Coup d'oeil dans le rétroviseur, le temps d'une session
La session du 22 novembre était un peu particulière puisqu'elle célébrait les 100 d'existence de la Chambre d'agriculture. Pour l'occasion, d'anciens présidents et responsables administratifs étaient présents.
La session du 22 novembre était un peu particulière puisqu'elle célébrait les 100 d'existence de la Chambre d'agriculture. Pour l'occasion, d'anciens présidents et responsables administratifs étaient présents.
Le 22 novembre, à l'occasion de sa session, la chambre d'agriculture de Haute-Loire célébrait ses 100 ans d'existence en présence de deux anciens présidents, Gilbert Bros et Michel Chouvier, et d'anciens responsables administratifs : Robert Montagne, Jacques Volle, Georges Assezat, Jean-Paul Nicolas, Daniel Teissier.
Avant de se plonger dans l'histoire de notre agriculture, le président Yannick Fialip a rappelé les principales missions de sa collectivité :
La Chambre d'agriculture reste un outil de représentation et d'accompagnement pour les agriculteurs. Elle a un rôle de développement et de formation. Très présente sur notre territoire au moyen de ses 73 collaborateurs, l'ADN de notre structure reste la production agricole en vue de nourrir la population".
Au temps de la Mézine...
Un film a ensuite retracé 100 ans d'histoire de l'agriculture dans notre département, bien sûr intimement corrélée à celle de la Chambre d'agriculture ; elle a été concernée par de fortes évolutions, que ce soit en nombre d'exploitations (de 52 500 en 1926 à 3 950 en 2023), en race bovine (au temps où la Mézine était la première race du département...), ou encore avec l'arrivée de l'électrification et de la mécanisation dans les fermes ; ce qui a induit une forte croissance des rendements.
Créée en janvier 1924, la Chambre d'agriculture alors présidée par Auguste de Roquefeuil (maire de Lorlanges), entre en sommeil pendant la seconde guerre mondiale, avant de redémarrer ses activités dans les années 1950 avec le président Jean Deshors qui réclame alors des moyens pour sa structure. La Chambre d'agriculture se trouve par la suite engagée sur tous les fronts de 1965 à 1985 (création du service élevage, du tourisme à la ferme, instauration des quotas laitiers...) avant de devoir affronter la mondialisation, d'autres crises sanitaires et les défis environnementaux entre 1985 et 2000, auxquels s'ajoutent les nouveaux défis économiques, sociaux, sanitaires et technologiques, jusqu'à nos jours.
Relancer le mouvement de production
La parole a ensuite été donnée à deux anciens présidents venus témoigner de leur vécu durant leur mandat. "La Haute-Loire revient de très loin" lance Gilbert Bros (président de 1997 à 2013) faisant ainsi allusion au retard accusé par notre département dans le domaine agricole il y a 100 ans. "Le rôle des chambres d'agriculture étant de pousser à produire plus et mieux", l'ancien responsable professionnel encourage à "relancer le mouvement de production à l'heure actuelle" avant de qualifier le changement climatique actuel d’atout pour la Haute-Loire. "Si aujourd'hui, nous avons 3 abattoirs, des fleurons de l'industrie laitière, c'est grâce à la Chambre !". Ce dernier a fait part d'une anecdote qu'il a partagé en session :
Lors d'un déjeuner à Brioude entre les responsables FDSEA-JA et le Président de la République Jacques Chirac, accompagné d'un officier qui portait la valise nucléaire..., la pièce étant trop petite, Jacques Chirac a demandé à son officier d'aller déjeuner ailleurs car, a-t-il dit, : j'ai décidé que l'on ne ferait pas la guerre aujourd'hui".
Un éternel recommencement
Michel Chouvier, président de 2017 à 2019, se souvient des problématiques sanitaires des années 1970 et des problèmes de renouvellement de troupeau qui se posaient alors à la chambre d'agriculture. L'histoire est donc "un éternel recommencement" dit-il en faisant allusion à la crise FCO que nous traversons ces temps-ci. Parmi les anecdotes qu'il a présentées, nous retiendrons celle qui concerne la venue de Michel Barnier en 2007 en Haute-Loire et au cours de laquelle le président Chouvier a demandé l'abrogation de l'obligation de vaccination FCO par les vétérinaires ; "quelque temps après, cette obligation a été supprimée...".
"La Haute-Loire reste un département agricole qui a conservé des agriculteurs performants et ses animaux (200 000 bovins)" indique Yannick Fialip qui regrette que notre société ne parle pas suffisamment d'économie et n'accorde pas assez d'importance à la liberté d'entreprendre. Alors à la remarque,
c'était mieux avant ?", le président Fialip répond : "pas si sûr" lorsque l'on sait qu'il y a 100 ans, "l'agriculture ne permettait pas de nourrir une famille".
Alors que nous vivons une véritable révolution technologique, l'agriculture et les chambres d'agriculture sont aussi concernées par toutes les évolutions induites par l'intelligence artificielle, mais "l'essentiel restera la relation humaine" assure-t-il.