Un scepticisme prononcé chez les éleveurs laitiers
Dans le Doubs, en plein territoire du fromage Comté, les éleveurs laitiers restent sceptiques par rapport aux discours des politiques.
« Je lui dirais qu’il tienne ses promesses, car la nature, avec qui nous travaillons tous les jours, elle ne ment pas ! ». Cette phrase d’un éleveur laitier du Doubs est probablement la plus représentative de ce qu’attendent les éleveurs de la région du futur président de la République. Inscrit dans la filière Comté, Gilles, éleveur et ancien élu de chambre d’agriculture, regrette que « les politiques n’aient plus aucun lien avec la terre ». Il évoque des technocrates « qui croient tous savoir et nous prennent pour des demeurés », notamment à Bruxelles. Le retard dans le versement des aides Pac 2015 et 2016 revient régulièrement sur le tapis. La bureaucratie est aussi largement mise en cause. Sylvie reconnaît pourtant qu’en AOP, « nous sommes un peu plus protégés ». Le prix du lait dépasse 500 euros les mille litres. Elle rappelle la lourdeur des charges, un cahier des charges tout aussi contraignant. « On a l’impression qu’ils veulent éliminer les agriculteurs ».
Marie-Jeanne, éleveuse de 60 ans et maire de son village, met en avant la lourdeur de la paperasse au quotidien : « On prend les agriculteurs pour des gratte-papiers. » Elle souhaiterait que les déductions fiscales pour l’utilisation du service de remplacement soient rétablies, surtout en cette période où certains producteurs de lait traditionnel craquent. Pour Jean-François, c’est par l’union que les éleveurs s’en sortiront. « Il faut pousser les organisations de producteurs et leur donner des moyens car elles sont trop souvent dirigées par les laiteries », souligne-t-il.
La suite dans le Réveil Lozère, page 8, édition du 26 janvier 2017, numéro 1394.