À un rythme lent, le Cantal continue de perdre des habitants
Dans une région qui figure dans le trio de tête en terme de dynamisme de population, le Cantal affiche toujours un déficit démographique mais la baisse est ralentie.
Les chiffres officiels de la démographie, entrés en vigueur le 1er janvier 2019, sont ceux de la population recensée en 2016 (voir en encadré). La région Auvergne-Rhône-Alpes comptait alors 7 917 000 habitants, soit 12,3 % de la population métropolitaine. Aura demeure ainsi, selon les données de l’Insee parues fin décembre, la deuxième région la plus peuplée après l’Île-de-France. Avec 283 000 habitants supplémentaires entre 2011 et 2016, sa population croît à un rythme de + 0,7 % par an, supérieur à la moyenne nationale (+ 0,4 %). Si au niveau national, le dynamisme démographique s’affaiblit, la région fait partie des trois régions françaises (avec les Hauts-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur) qui maintiennent leur rythme de croissance par rapport à la période 2006-2011. Elle se positionne au troisième rang national - derrière la Corse et l’Occitanie - pour son rythme de croissance démographique ; une croissance portée de façon équilibrée à la fois par l’excédent des naissances sur les décès (solde naturel positif, + 0,4 %/an) et par un solde migratoire également positif (+ 0,3 %/an).
La bonne surprise se fait attendre
En revanche, pas de bonne surprise pour le Cantal dans ce millésime 2016 : le déclin démographique s’y poursuit (- 0,2 %/an). C’est avec l’Allier le seul département à perdre de la population en région Aura. On recense 145 969 Cantaliens, soit 1 608 de moins qu’en 2011. Cette érosion est cependant moins rapide qu’entre 2006 et 2011 (- 0,3 %/an) et elle est une nouvelle fois le fait d’un solde naturel défavorable, lié au vieillissement de la population (- 0,5 %/an), tandis que l’arrivée de nouvelles populations parvient à compenser les départs (+ 0,3 %/an). Inversement, à l’extrême Est de la région, la Haute-Savoie affiche la croissance démographique la plus soutenue de France métropolitaine (+ 1,4 % par an entre 2011 et 2016, soit + 54 422 habitants en cinq ans), notamment en lien avec l’attractivité du bassin genevois, relève l’Insee.
Haute-Savoie : la dynamique la plus soutenue
Ce département cumule excédents migratoire et naturel importants. L’Ain, également influencé par la sphère genevoise, ainsi que le Rhône, font également partie des dix départements français les plus dynamiques (autour de + 1 %/an). La croissance s’est accélérée dans le Rhône, avec notamment le développement de la Métropole de Lyon, et a ralenti dans l’Ain par rapport à la période 2006-2011. Ralentissement également pour l’Isère, deuxième département le plus peuplé de la région (+ 0,6 % quand même par an), l’Ardèche (+ 0,5 %/an), la Haute-Loire (+ 0,2 %/an) et la Savoie (+ 0,5 %/an). L’essor démographique est stable dans la Drôme, mais supérieur à la moyenne régionale. Il s’accélère un peu dans la Loire et le Puy-de-Dôme (+ 0,5 % soit + 3 000 habitants par an). Une nouvelle fois, ce sont les grandes aires urbaines de la région qui concentrent les plus forts taux de croissance de la population. Elles sont constituées des grands pôles urbains (+ 0,8 %/an en moyenne entre 2011 et 2016) et des espaces périurbains (+ 1 %/an). Ces derniers restent donc les territoires les plus dynamiques de la région, malgré un net ralentissement de leur croissance démographique par rapport à la période précédente. L’étalement urbain s’accompagne du développement des espaces péri-urbains des grandes agglomérations, très attractifs, avec notamment l’installation de jeunes ménages qui entraîne une hausse du solde migratoire, mais également un accroissement naturel, souligne l’Insee. Les autres types de territoires voient leur essor démographique ralentir entre les deux périodes, et ce, d’autant plus que l’on s’éloigne des grands pôles. La croissance de la population décélère également dans les petites et moyennes aires urbaines, passant de + 0,5 % à + 0,2 % par an en moyenne. Enfin, la situation démographique des communes isolées, hors influence des villes, se détériore. Sur la période récente, leur population diminue en moyenne de 0,3 % par an alors qu’elle était stable précédemment. Dans chaque type de territoire, les évolutions de population constatées entre les deux périodes proviennent essentiellement de celles du solde migratoire.