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Un représentant des entreprises pour la première fois à la tête du Cif

Dans le cadre d’un changement statutaire, le Cif va céder la place à Cantal salers interprofession (CSI) avec un nouveau président, le directeur général de LFO, élu mardi.

Trois mois après sa prise de fonction aux Fromageries occitanes, Bruno Vincent-Génod est élu président du Cif.
Trois mois après sa prise de fonction aux Fromageries occitanes, Bruno Vincent-Génod est élu président du Cif.
© PO

Les obstacles, Bruno Vincent-Génod y est habitué, lui dont le premier métier fut cavalier de concours hippique. Mais c’est dans l’agroalimentaire, le commerce et le marketing qu’il a affûté ses armes avec, à 56 ans, un CV long comme le plus abouti des stades d’affinage d’un bon vieux cantal. “Je suis revenu il y a trois mois à mes premières amours, les fromages, avec un immense plaisir”, affiche celui qui, après avoir été nommé en février directeur général des Fromageries occitanes (LFO), filiale du groupe toulousain 3A, vient d’être élu mardi président du Cif, le Comité interprofessionnel des fromages. Dans le cadre de la rénovation des statuts du comité dont les missions devraient prochainement être transférées au CSI - pour Cantal salers interprofession - les trois familles de la filière ont en effet acté la mise en œuvre d’une présidence tournante de cette future association interprofessionnelle en débutant par un président issu des rangs du collège des entreprises (lire ci-dessous). Et de fait, élu président de la CSI, Bruno Vincent-Génod prend la tête du Cif, le temps nécessaire à cette mue. Une première dans les annales du Cif dont, depuis 1965, seuls des producteurs ont assumé cette fonction.

La qualité avant les volumes

Pour autant, Bruno Vincent-Génod n’entend pas révolutionner la maison interprofessionnelle : “J’arrive avec un regard très neuf sur tout ça, mais j’estime que c’est un super boulot qui a été fait par Michel Lacoste. Mon action va vraiment chercher à valoriser au mieux la filière et tous ses acteurs.” Comment ? Par le développement de la rentabilité du produit plutôt que par ses quantités, répond le DG de LFO. Et c’est sur ce point qu’il marque sa différence avec la stratégie affichée jusqu’alors : “Je ne suis pas sûr qu’on a les clés pour développer les volumes en chute ces dernières années. Il faut d’abord stabiliser les ventes (ces dernières sont restées quasi stables depuis début 2013, NDLR), analyser pourquoi ces volumes reculent, identifier ce qu’on fait de moins bien que les autres appellations d’origine protégée avant de repartir en croissance.” “Il faut d’abord conduire un travail qualitatif en adéquation avec les attentes du consommateur, ce qui doit nous permettre de mieux valoriser toute l’expression du cantal, qui est l’un des quatre principaux fromages français”, poursuit-il. Voilà pour l’objectif. Sur la méthode, Bruno Vincent-Génod souhaite d’abord que les acteurs de la filière se mettent d’accord sur les constats. “Qu’on ait collectivement une analyse de l’état de “l’art cantal” avec un bilan des promesses produit, des promesses image et des promesses économiques. Il faut mettre tout en œuvre pour réduire les écarts qui peuvent exister entre les attentes des consommateurs, ce qu’on lui offre et ce qu’on a envie d’offrir”, souligne le nouveau président dans un langage très inspiré de ses années passées chez Andros et dans l’univers des marques distributeurs.

Deuxième saison Moscato

Et à ceux qui estiment que six ans après la sortie du nouveau décret de l’AOP cantal, les résultats ne sont pas, justement, à la hauteur des promesses et attentes de la filière, il répond que le cantal n’a aucun complexe à faire. “Le cantal a autant d’appétence et de charme que les autres appellations fromagères. Et quand on a un fromage qui s’appelle comme un département, c’est forcément un fromage porteur de beaucoup de traditions, mais il faut en parler avec modernité sans le couper de ses racines. Il faut travailler sur cet ADN du cantal de manière à identifier les intangibles de ce fromage et toute la part de rêve, d’immatériel qu’il véhicule...” Quid de la communication justement ? “Vincent Moscato est un très bon faire-valoir de cette tradition, de ce terroir”, estime Bruno Vincent-Génod, annonçant de nouvelles diffusions des spots publicitaires lancés à l’automne 2012 en juillet, août, novembre et décembre afin de capitaliser sur “l’effet mémorisation sur lequel on a obtenu de très bons scores”.

 

Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.

Droits de reproduction et de diffusion réservés.

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