Un plan de développement pour le vignoble de Saint-Pourçain
Économie, écologie et tourisme : trois thèmes au cœur d’un dispositif de soutien de la région Auvergne-Rhône-Alpes autour du célèbre vin bourbonnais.
À l’image de leurs homologues beaujolais, les viticulteurs bourbonnais, via leur syndicat, s’associent aux élus de la communauté de communes Saint-Pourçain-sur-Sioule / Limagnes pour proposer à la Région un plan autour de trois grands enjeux qui se traduiront par des actions sur quatre ans avec un budget de 4,1 millions d’euros financé par le Conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes, le Conseil départemental de l’Allier, l’État et l’Europe. Un plan visant à faire évoluer, voire moderniser, ce vignoble. Jean-Pierre Taite, vice-président de la Région AURA, délégué à l’agriculture et aux produits du terroir : « C’est un plan pour soutenir tous les acteurs de la filière. Le Saint-Pourçain est un vignoble reconnu mais qui a besoin de plus de notoriété. Le président Wauquiez a toujours souhaité mettre des politiques en place qui aident directement ceux qui sont sur le terrain et quoi de mieux qu’un plan qui va soutenir l’investissement des viticulteurs et des coopératives. C’est d’abord un plan de soutien financier. Concrètement se sont 610 000 euros qui sont sur la table à disposition de l’investissement pour améliorer les outils, la protection, la promotion. On laisse la profession co-construire ce plan car ils connaissent leurs besoins. On ne cherche pas à imposer les choses par le haut».
Développer et pérenniser le vignoble :
À l’heure où de nombreux viticulteurs sont en âge de prendre leur retraite, ce premier objectif propose de nombreuses mesures permettant d’attirer vers cette profession de nouveaux repreneurs mais également éviter la perte de parcelles de production. Autre constat, celui de la baisse des récoltes en AOC. Pour y palier, ce plan prévoit des actions pour limiter les effets des aléas climatiques et le dépérissement de la vigne en prenant en considération le respect de l’environnement et la rentabilité des exploitations. Pierre Combat, président du Comité vin Auvergne-Rhône-Alpes : « Ce vignoble, qui est déjà de grande qualité, a besoin de grandir en notoriété. À la base, il faut déjà investir sur le foncier et que le vigneron en soit propriétaire. Aujourd’hui on a un très gros souci dans l’agriculture en général, les aléas climatiques, le gèle et la grêle notamment. Avec la baisse de la production, on perd le produit et surtout on perd les marchés ».
Communiquer mieux et faire connaître le vignoble :
D’une surface limitée, le vignoble de Saint-Pourçain n’en est pas moins dynamique avec des débouchés commerciaux variés, de la vente directe aux GMS. Cependant l’exportation ne représente à ce jour que 10 % des ventes. Un manque de notoriété évident auquel il faudra palier par des actions de communication pour le rendre plus visible, surtout au niveau national. Emmanuel Ferrand, maire de Saint-Pourçain-sur-Sioule et conseiller régional : « Ce plan spécifique portera principalement sur l’investissement auprès des viticulteurs essentiellement et de tous ceux qui travaillent sur la vigne et sur la commercialisation du vin que se soit sur les équipements de production et de vinification, sur l’aménagement des caveaux, le travail de la vigne, des aides lors des salons nationaux ou internationaux et la formation ».
Développer l’oenotourisme :
La région saint-pourcinoise offre des atouts touristiques indéniables tant au niveau gastronomique que patrimonial. Des richesses confirmées par le récent diagnostic effectué par le Comité départemental du Tourisme de l’Allier. Tout est donc là pour véritablement mettre en place une véritable identité « oenotouristique » pour ce territoire. Pour y parvenir le plan prévoit d’harmoniser les offres chez les professionnels du tourisme, à travers une charte de qualité d’accueil, mais aussi les former aux langues étrangères et à l’aménagement des caveaux. La création de sites vitrines pour cette destination ou encore le concept d’itinérance oenotouristique pourront être déployés dans le cadre d’un plan de communication collectif. Ambition sous entendue : l’obtention prochaine du label national « Vignobles et Découvertes » d’ici à 2020. Bernard Coulon, président du CDT03 : « Sur le plan économique, c’est une reconnaissance importante. C’est une démarche qualité de l’intérieur. C’est à dire que tous ceux qui vont adhérer doivent avoir une démarche qualitative sur l’accueil, la façon dont on traite le vin, dont on en fait la promotion. Aujourd’hui c’est un peu disparate, y compris les structures d’accueil qui ont besoin de financement supplémentaire. À travers ce label c’est la possibilité pour le département de mettre en place des outils pour aider les viticulteurs à améliorer leurs outils de travail. La volonté aussi d’avoir une promotion supplémentaire des produits d’Allier et de développer le tourisme gourmand, avec le vin bien sûr, mais tout les autres produits labélisés comme le poulet, le charolais, les fromages et j’en passe. Le vin de Saint-Pourçain était le vin des rois. Des rois qui mangeaient également du poulet, du coq au vin et du fromage. Des productions ayant leur propre label aujourd’hui. On parle des châteaux bourbonnais mais malheureusement il n’y en a pas beaucoup qui se visitent. Par contre on est le département de la région qui possède le plus de chefs ayant obtenu un « Bib Gourmand » et ceux-là ils se visitent, ils reçoivent, donc nous avons intérêt à y aller. Plus on développera cette notoriété de tourisme gourmand, plus on amènera de consommation et de consommateurs dans le département de l’Allier ».
Un plan de développement proposé au vote des élus communautaires de Saint-Pourçain-sur-Sioule / Limagne cette fin de mois puis devant ceux du Conseil régional d’Auvergne-Rhône-Alpes courant mars.