Un outil de promotion
Derrière l’événement central du Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine viennent se greffer de multiples enjeux pour les filières de l’élevage bovin.
Tradition oblige, c’est par Aquitanima que s’est ouvert le Salon de l’Agriculture Nouvelle-Aquitaine le samedi 1er juin. Au programme, trois jours de promotion de l’élevage, et en particulier de l’élevage bovin le samedi et le dimanche. Les enjeux autour de cet événement sont multiples : concours évidemment, qualité génétique, promotion de l’élevage local, présentation des races, défense de l’image de l’agriculture auprès du grand public.
« Aquitanima reste un moteur régional pour les éleveurs », annonce ainsi Pierre Lesparre, commissaire avec François Rauscher. Premier levier sur lequel joue l’événement, l’ambiance, l’atmosphère qui se crée autour du monde de l’élevage, toutes races confondues. « Comme le montre la soirée des éleveurs le dimanche soir, où l’on a encore servi 350 repas, c’est un moment de convivialité, cela crée des échanges, une émulation », continue le commissaire.
Si le Salon est une belle occasion de créer du lien et un élan de solidarité, cela va plus loin. Le passage d’Alain Rousset pour partager le repas avec les éleveurs le dimanche soir prouve « l’attachement du président de la région à l’élevage et à cet état d’esprit », prolonge Pierre Lespare. De la convivialité oui, mais la compétition demeure tout de même. Et le niveau tend à s’élever encore, pour toutes les races présentes.
Concours de haut niveau
C’est le cas pour les limousines, qui ont ouvert le bal le samedi matin, avec leur concours évidemment, puis une vente aux enchères toujours prisée, malgré le succès moindre cette année. « Cette vente reste un moment fort, même si les prix ont baissé sur cette édition pour revenir à des niveaux plus traditionnels. La race limousine possède un concours travaillé, très demandé, sur lequel il y a des pré-sélections », détaille Pierre Lesparre.
Ce dernier n’est pas moins élogieux avec les blondes d’Aquitaine, et notamment les Landes, département ayant remporté le plus de prix. Sans oublier la bazadaise : « C’est un concours d’excellent niveau, les jeunes apportent en qualité, cela traduit l’investissement de la race », juge le commissaire. Quatrième race en concours, la prim’holstein. « Avec la présence de l’un des meilleurs juges au monde, la race a encore haussé le niveau », glisse François Rauscher.
Presque un paradoxe, eu égard aux difficultés de la filière laitière. « En investissant dans la génétique, les éleveurs espèrent aussi bien vendre leurs génisses et leurs reproducteurs pour apporter une autre source de revenus », continue-t-il. Les races en présentation, béarnaise, bordelaise, charolaise, jersiaise, parthenaise, salers ont été dans cette même idée de mise en avant de la qualité génétique de leurs élevages.
Mieux communiquer
Cette évolution est en relation directe avec le souhait des organisateurs de prolonger encore leur campagne lancée l’an dernier, « Pas d’élevage sans amour ». Les mentalités évoluent. « Il y a une prise de conscience des éleveurs, on commence à s’ouvrir, à parler de ce que l’on fait. On ne doit pas se cacher, il faut être fier de notre métier et de son rôle sur le territoire », lance Pierre Lesparre. L’élevage français veut revendiquer.
En toile de fond, la lutte contre l’agri-bashing et les réseaux sociaux, deux thèmes très complexes. « Les éleveurs ne sont pas ce que l’on peut entendre partout. On a une qualité d’élevage, sans oublier notre génétique. La France est l’un des pays les plus exportateurs au monde de génétique, cela représente un véritable bonus », insiste François Rauscher. Ce qui se valorise notamment à travers l’axe international d’Aquitanima.
Sur les concours, avec la présence d’un contingent espagnol sur les limousines. Mais surtout sur l’avant-salon, lors des Aquitanima Tours. Il y avait sept tours pour cette édition (108 étrangers de 15 pays), dont un caprin, et un équin, nouveau venu. « L’international n’est jamais acquis. Même si avec l’Espagne sur les limousines, mais aussi l’Asie sur les équins, l’année est bonne pour toutes les filières », conclut François Rauscher.