« Parlons Mouton »
La journée « Parlons mouton en Creuse » s'est tenue le 10 avril 2025 à la bergerie du lycée agricole d'Ahun.
La journée « Parlons mouton en Creuse » s'est tenue le 10 avril 2025 à la bergerie du lycée agricole d'Ahun.



La Chambre d’agriculture et l’ensemble des organismes concernés par l’élevage ovin (techniciens, coopératives, organismes de sélections, etc.) y ont abordé les enjeux et les atouts de l’élevage ovin dans le département. Cette rencontre a eu lieu avec le soutien d’Inn’ovin ainsi qu’avec la participation de Marie Mongin de la Chambre d’agriculture qui a pu informer des porteurs de projet sur les opportunités et démarches concernant l’installation en production ovine.
Dominique Carrere, directrice de l’exploitation du Lycée et Didier Dubosclard, président de la FDO, ont introduit la journée en soulignant une baisse des effectifs ovins (43 715 brebis pour 273 éleveurs) et en identifiant le renouvellement des générations comme un enjeu crucial, malgré les difficultés liées à la FCO. Didier Dubosclard a, par ailleurs, mis en avant des signaux positifs tels que des cours exceptionnellement hauts, un investissement limité avec un retour rapide, la diversité des systèmes de production et des races, ainsi qu'une filière structurée avec des signes de qualité. La journée était structurée autour de trois ateliers thématiques et de présentations.
Un atelier génétique
L'atelier sur la génétique était animé par l'OS charollais, Rom Sélection et Opalim. Les techniciens ont expliqué le rôle de la génétique et de l'environnement dans les performances des brebis et béliers, avec différents niveaux d'héritabilité en fonction du caractère recherché (prolificité, croissance, etc.).
Les techniciens ont détaillé la démarche de sélection et de qualification des reproducteurs en stations. Les études démontrent l'intérêt de l'achat d'un bélier bien classé pour améliorer rapidement les performances de son troupeau. L'élevage évoluant en permanence, de nouveaux critères de sélection sont à l'étude, comme la résistance au parasitisme ou l'efficacité alimentaire.
Mixité avec les bovins
L'atelier sur la mixité avec les bovins était animé par Laurence Sagot du Ciirpo et Olivier Judet Berger du Lycée. La discussion abordait l'intérêt de faire pâturer des brebis sur les parcelles des vaches en hiver. Des éleveurs menant les deux types d'élevage ont partagé leurs pratiques et leurs réserves. Le parasitisme étant la raison principale des réticences à alterner les deux espèces, des études sont en cours. À l'heure actuelle, les résultats préliminaires d'un suivi coproscopique en Creuse et en Haute-Vienne n'ont pas révélé de transmission de petite douve des brebis aux bovins.
Le pâturage ovin hivernal présente plusieurs intérêts. Il permet de densifier la présence des légumineuses dans les prairies avant le retour des vaches. Quant à la valeur nutritive de l'herbe d'hiver, riche en feuilles, elle peut suffire aux besoins des brebis taries ou en début de gestation, voire améliorer leur note d'état.
Le parasitisme en question
L'atelier sanitaire était animé par Marien Bataille de GDS Creuse et consacré à la gestion du parasitisme. Celle-ci est devenue complexe en raison du développement de résistances des parasites aux traitements médicamenteux, conséquence de pratiques de traitement systématiques. L'adaptation des parasites aux molécules utilisées rend les produits moins efficaces.
Il est donc essentiel d'adopter une approche globale de la gestion du parasitisme, ce qui nécessite de mieux connaître les parasites présents, leurs cycles et leur localisation dans l'animal. L'observation des animaux (état général, aspect des fèces) est le premier indicateur de parasitisme. La période de mise bas est également une phase critique où l'immunité des brebis diminue, les rendant plus sensibles au parasitisme.
Le recours à l'analyse coproscopique individuelle et une estimation précise du poids des brebis sont fortement recommandés avant tout traitement pour optimiser la stratégie antiparasitaire. Il a été rappelé que le vétérinaire reste le prescripteur des médicaments vétérinaires. Sortir des habitudes de traitement systématiques et adapter les pratiques d'élevage (pâturage) pour gérer le parasitisme sont essentiels, notamment face aux changements climatiques qui peuvent modifier les cycles parasitaires. En conclusion, la gestion du parasitisme doit être considérée comme un élément au sein d'une conduite d'élevage globale axée sur la santé du troupeau.
Présentations des matériels de contention
Plusieurs types de matériels de contention ovine ont été présentés et mis en situation. Il s'agissait de 3 couloirs de contention et d'une cage de retournement. Les différents systèmes ont montré une variété de solutions et ont été l'occasion de glisser quelques conseils, notamment sur la longueur du couloir et les systèmes antirecul, qui permettent à l'éleveur de travailler quasiment seul. Il a été rappelé qu'en matière de contention ovine les investissements sont peu élevés, pour une efficacité importante et que des aides sont possibles. Des formations sur la contention ovine, en partenariat avec la MSA, auront lieu prochainement.
Pour compléter cette phase autour de la manipulation des animaux, l'association des chiens de troupeaux de la Creuse a fait une démonstration, rappelant l'intérêt de l'usage du chien en élevage. Un chien permet en effet de soulager l'éleveur d'une partie de sa charge de travail. La chambre d'agriculture organise régulièrement des formations et l'association des chiens de troupeau est très disponible.
La journée s'est terminée autour d'un verre de l'amitié qui a permis à certains d'approfondir des questions plus pointues avec les techniciens.