Un changement de logiciel très attendu par le réseau FNSEA-JA
Le 21 mars, la FDSEA de Haute-Loire tenait son congrès à St Christophe/Dolaizon. L'occasion de balayer de nombreux sujets d'actualité en présence d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Le 21 mars, la FDSEA de Haute-Loire tenait son congrès à St Christophe/Dolaizon. L'occasion de balayer de nombreux sujets d'actualité en présence d'Arnaud Rousseau, président de la FNSEA.
Pour son 80ème congrès, la FDSEA avait convié Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, dont la visite a été très appréciée en cette période où les agriculteurs attendent avec une grande impatience la concrétisation de l'ensemble des mesures promises par le gouvernement. Ce responsable syndical national était également là pour évaluer le niveau de colère des agriculteurs et apporter des réponses précises à toutes les questions qu'ils se posent.
"Les actions syndicales de fin 2023 "on marche sur la tête" n'étaient que les prémisses d'un plus grand mouvement national voire international, qui s'est transformé en 2024 ; et la FDSEA, avec les JA, s'est retrouvée à la tête d'un mouvement à l'ampleur inégalée sur le département. Or l'exécutif n'a toujours pas compris la rage des agriculteurs. L'État doit entendre cette colère et y répondre" a indiqué le président de la FDSEA, Claude Font dans son rapport moral. Les mesures arrivent, "mais il faudra les transformer dans les cours de fermes" ajoute-t-il.
Arnaud Rousseau en terre d'élevage
À peine installé à la tribune, Arnaud Rousseau, agriculteur dans une plaine céréalière à 70 km de Paris, s'est vu offrir 1 vache et 1 mouton miniatures, histoire de lui rappeler, qu'ici, il se trouvait sur une terre d'élevage, un système de polycultures-élevage que la FNSEA ne doit pas oublier de défendre. Sur ce point-là, rien à craindre selon le numéro un de la FNSEA : "je peux vous dire que je prends un soin particulier à regarder la situation de l'élevage. La FNSEA représente tous les territoires et toutes les productions. Et je veille à tout le monde !".
Arnaud Rousseau était là pour faire un point sur les avancées obtenues par son réseau syndical suite à la mobilisation d'ampleur de ce début d'année. "Les agriculteurs sont agacés contre le gouvernement et ils ne croient plus la parole publique tant que rien de concret n'arrive pas dans leur ferme" souligne-t-il. Pour autant, les agriculteurs ont obtenu 62 propositions d'action annoncées par le gouvernement et à présent "nous voulons obtenir des précisions sur la mise en œuvre de ces propositions ainsi que la date de mise en œuvre".
Mouvement non levé
Il est indéniable que des avancées ont été obtenues, que ce soit sur le GNR (avec dès le 1er juillet le pied de facture), des mesures fiscales et sociales pour les éleveurs bovins, le contrôle administratif unique (pas encore entré en application). Mais la FNSEA attend encore du concret sur 5 blocs importants : l'élevage, les moyens de production (eau et les produits phytos), la compétitivité (TODE, mesures de trésorerie, TFPNB) et sur la dignité du métier (simplification administrative, relation avec l'OFB et les retraites ; sur ce dernier point, la FNSEA-JA et la MSA agissent de concert auprès du gouvernement pour que la mise en œuvre du calcul des retraites agricoles sur les 25 meilleures années entre en application dès le 1er janvier 2026 et non en 2028 comme proposé récemment par le gouvernement... "Les agriculteurs ne croient plus aux promesses depuis longtemps. Nous ne pouvons pas lever le mouvement, tant que les mesures annoncées ne seront pas concrètes" ajoute-t-il.
Au cours de ce congrès, la FDSEA a fait le choix de donner à plusieurs reprises la parole à la salle. Ainsi, il a été question de zones humides, de BCAE, d'agri-voltaïsme et de méthanisation, de prolifération des sangliers et d'un projet de parc à sangliers à Vorey mais aussi d'agriculture biologique, d'Egalim, de contractualisation et d'accord commerciaux. Sur la contractualisation, même si comme l'a souligné Anthony Fayolle, élu Chambre d'agriculture, "il faut être 2 pour faire un contrat", Arnaud Rousseau a incité les producteurs à s'engager dans ces démarches : "On a appelé de nos vœux la loi Egalim pour que nos coûts de production soient pris en compte. Et la contractualisation est aussi un procédé dans lequel on peut faire avancer le collectif". "On attend des mesures structurantes. La FNSEA et les JA ont ouvert un gros chantier pour régler enfin les problématiques qui s'accumulent dans les exploitations. Quant à la contractualisation, c’est un outil qui a toute la puissance d'une
loi ; on n’a pas le droit d'abandonner le chantier !" a expliqué David Chauve, secrétaire général de la FRSEA Aura.
Quant aux accords commerciaux, "Nous n'y sommes pas hostiles car c'est important pour les débouchés de nos fermes et entreprises. Par contre on demande de la réciprocité" indique Arnaud Rousseau.
Appuyée par Yannick Fialip, administrateur FNSEA et président de la commission économique et Arnaud Rousseau, la FNSEA demande un changement de logiciel, que ce soit au niveau de la politique nationale comme au niveau européen, en vue de mettre fin à cette politique de décroissance agricole.
Prochaine équipe
2024 étant une année élective, la FDSEA va sous peu voir évoluer son équipe de responsables professionnels. Après 2 années de mandature, Claude Font quittera sa mission de président, tout comme Philippe Chatain son poste de secrétaire général ; ils laisseront la place à une nouvelle génération. Selon Claude Font, «Le projet de la FDSEA, c’est la prochaine équipe, je gage qu’elle aura à cœur de porter les revendications comme il se doit, je n’en doute pas». Il reviendra aussi à la prochaine équipe de relever deux challenges cette année avec l’organisation des ovinpiades mondiales à Paysat Bas fin mai et les Assises de la Fédération Nationale des Producteurs de Lait en fin d’année.