Service de Remplacement 43
Un bon agent est motivé, sait se débrouiller, s'adapter, prendre des initiatives…
Jonathan Paillet est agent de remplacement au Service de Haute-Loire depuis 2016 ; il acquiert ainsi de l'expérience en vue d'une future installation.
Jonathan Paillet est agent de remplacement au Service de Haute-Loire depuis 2016 ; il acquiert ainsi de l'expérience en vue d'une future installation.
À 25 ans, Jonathan Paillet compte déjà 5 ans passés au Service de Remplacement de Haute-Loire. Ce jeune homme, passionné depuis toujours par l'agriculture et en particulier l'élevage laitier, a choisi la formule de l'apprentissage pour son parcours de formation agricole. Pour le CAP puis le BP5, il était apprenti sur la ferme familiale puis chez 2 voisins, mais plus tard pour le BPREA, il a choisi le Service de Remplacement comme maître d'apprentissage. Et depuis, il a enchaîné avec un CDD puis un CDI. "Je suis agent de remplacement depuis 2016" souligne-t-il.
C'est un peu le hasard qui lui a fait découvrir le Service et le métier d'agent. "J'ai fait un premier remplacement d'une semaine. L'éleveur a été content et la directrice Mme Coffy (Ndlr : remplacée depuis par Sylvain Rancon) m'a proposé de rester pour la suite de mes études. C'est difficile de trouver un maître d'apprentissage, alors j'ai saisi cette opportunité". L'objectif de Jonathan, à plus ou moins long terme, est de s'installer en Gaec avec son oncle et sa tante, ou d'attendre un départ en retraite de l'un d'eux. "Je n'ai que 25 ans, et vu la conjoncture actuelle, il n'y a pas d'urgence" souligne le jeune homme.
Expérience de 5 ans
Pour l'instant, son métier d'agent de remplacement lui plaît. Après 5 ans, il a vu nombre d'exploitations, des petites, des moyennes, des grandes, différents élevages même si ce sont souvent des élevages laitiers, des bâtiments plus ou moins fonctionnels, une multitude de façons de travailler… bref un large panel d'expériences qui lui servent tous les jours pour bien faire son travail. Pour être un bon agent de remplacement, il faut, selon Jonathan, "être motivé, savoir se débrouiller, s'adapter, prendre des initiatives, mais aussi être organisé et bien prendre les consignes et les respecter". Et il ajoute, "selon les caractères de chacun, ça passe mieux avec certains agriculteurs, c'est plus difficile avec d'autres". Mais l'important, c'est "le respect" entre l'éleveur et son remplaçant. Jonathan Paillet insiste aussi sur la responsabilité qui repose sur les épaules de l'agent qui parfois se retrouve seul sur l'exploitation et peut être amené à prendre des décisions importantes en cas de problèmes ; un vêlage qui se passe mal, une panne… L'agent doit savoir quoi faire, même si en général il peut appeler l'exploitant lui-même ou un proche. Jonathan se souvient de situations qu'il a dû gérer seul. "J'ai eu, une fois, un vêlage compliqué, mais je me suis débrouillé. Une autre fois j'ai une vache qui est morte. C'était difficile de l'expliquer à l'éleveur, mais il m'a dit que ça aurait pu lui arriver à lui…". Souvent, une relation de confiance s'établit entre les agriculteurs et leur agent, et ça, "c'est très important pour un bon remplacement".
Un métier formateur
Si on lui demande quels sont les avantages de son métier, Jonathan explique : "je travaille souvent en coupure, le matin puis le soir pour la traite. Ça me laisse du temps dans la journée. De plus, si on accepte de dépanner quand on nous le demande, on arrive à s'arranger avec la personne qui fait les plannings au SR ; on a une certaine souplesse dans le travail". Le jeune agent reconnaît aussi que son métier est très formateur, qu'il lui permet d'apprendre et de découvrir différents matériels, divers types de bâtiments et de nombreux trucs, qui lui serviront lors de sa future installation. Il met néanmoins quelques bémols. "C'est pas toujours facile de travailler sereinement dans des structures pas très fonctionnelles, quand les consignes ne sont pas assez précises, ou quand les agriculteurs ne nous font pas confiance et repassent derrière nous. C'est aussi beaucoup de responsabilités".
Le métier d'agent de remplacement agricole est un métier intéressant et à responsabilités. Pour Jonathan Paillet, il repose en grande partie sur la relation avec les exploitants et sur la préparation en amont. "Pour prendre les consignes, j'y vais souvent au dernier moment pour éviter d'oublier des choses, et je pose beaucoup de questions pour anticiper au mieux". L'autonomie est une carte maîtresse pour un agent de remplacement qui pourra la jouer au mieux sur une exploitation fonctionnelle avec des consignes précises, et une relation de confiance avec l'éleveur.