Un audit pour permettre aux producteurs laitiers de se situer face à l’AOC
Tous les producteurs de lait du département vont bénéficier d’un audit, à partir duquel ils pourront décider de s’engager ou non dans l’AOC cantal. La démarche est lancée.

Phase de réflexion
“La démarche se met en place en trois étapes : actuellement, c’est une phase de sensibilisation. Puis viendra l’heure de l’habilitation. Après quoi, les producteurs engagés bénéficieront d’un accompagnement”, explique M. Meironen. Les informations recueillies de part et d’autres laissent supposer que l’alimentation du bétail sera le point le plus délicat pour respecter les termes du décret. Certes, depuis trois ans, André Gravejat a renoncé à l’enrubannage. Mais les sécheresses à répétition sur ce secteur du département l’obligent à acheter du fourrage hors zone, dont du foin de luzerne. Le décret prévoit d’ailleurs des dérogations, notamment en cas de catastrophe naturelle (dont la sécheresse). “Dans certains cas, les systèmes fourragers devront être entièrement revus”, remarque le technicien.
La valorisation du lait se fait attendre
Ce n’est pas
forcément le cas chez le Gaec Gravejat où, finalement, peu
d’adaptations seraient nécessaires : les animaux naissent et sont
élevés sur l’exploitation (donc sur la zone), l’herbe est bien
valorisée, les concentrés dans les rations alimentaires parfaitement
maîtrisés... Et si les quelques ajustements ne semblent pas
rédhibitoires, le producteur tient à souligner que, déjà, des efforts
avaient été consentis pour améliorer la qualité du lait. “Mais ils
n’ont pas forcément été récompensés par une revalorisation du prix payé
!”, se plaint-il. Mais un argument de son technicien fait mouche : “Si
les quotas ne sont pas maintenus à l’avenir, la valorisation par les
AOC permettra de conserver une production laitière sur la zone, sans
concurrence”. “Mais il faut y croire avant de se lancer”, estime Alexis
Meironen. La décision du Gaec Gravejat n’est pas prise. Mais il est
probable qu’il s’engagera.