PRÉVENTION
Travail et risques routiers : «Nous sommes tous concernés !»
Les accidents de la route sont la première cause de mortalité au travail.
Le risque routier représente près de la moitié de l’en- semble des décès reconnus par la sécurité sociale en terme d’accidents de travail.
Les visites en entreprise ont per- mis de faire une étude sur l’ex- position des salariés au risque routier. Celle-ci révèle que le risque routier professionnel de mission n’est pas toujours consi- déré comme partie intégrante de l’activité de travail des salariés. Seulement un établissement sur deux a inscrit ce risque dans son document unique d’évaluation des risques et il porte plus sur l’aspect technique (choix et entre- tien du véhicule, vérifications périodiques...) qu’organisation- nel. Ce constat est encore plus marqué pour les très petites entre- prises (moins de 9 salariés).
Par exemple, on note :
• peu de mesures de prévention en lien avec l’organisation des déplacements, la gestion des retards, des imprévus,
• peu de salariés bénéficient de formations sur le bon usage professionnel des véhicules,
• peu de salariés bénéficient de formations sur le bon usage pro- fessionnel des véhicules,
• la conduite de véhicule est rarement intégrée dans l’analyse du poste de travail et la détermination de l’aptitude médicale. Mobiliser tous les acteurs de l’en- treprise et des branches profes- sionnelles est indispensable pour mener des actions de prévention sur le risque routier au cours des déplacements des salariés, des conditions d’habilitation à conduire un véhicule en mission...
N’oublions pas que l’accident est bien sûr préjudiciable au salarié, à sa famille mais également à l’en- treprise. Le préjudice peut se traduire en :
• Coûts humains : perte temporaire ou définitive de la compé- tence, de l’expérience du salarié... • Coûts commerciaux : perte ou dégradation de matières premiè- res ou de produits finis, de matériels...
• Coûts de productions : désorganisation, diminution de la qualité, augmentation des retards, remplacement de la victime, augmentation des risques...
• Coûts comptables : amendes, frais judiciaires...
La MSA s’investit
Depuis plusieurs années, la MSA s’investit dans la prévention du risque routier professionnel. Elle intervient auprès des exploi- tants et des entreprises pour qu’ils intègrent mieux le risque routier dans leur organisation de travail. Elle met en place des réunions d’informations, des journées de sensibilisation, des forma- tions...auprès des exploitants, des salariés agricoles, des élèves de lycée agricole....
Dans le milieu professionnel, toutes les entreprises et tous les agriculteurs sont exposés. De nom- breuses activités agricoles néces- sitent de passer du temps sur la route et certaines d’entre elles exi- gent le recours à des engins spé- cifiques.
Que l’on soit chef d’entreprise, exploitant, salarié...nous sommes tous concernés !
Qu’est ce qu’un accident du travail ?
L’accident du travail survient par le fait ou à l’occasion du travail. Il arrive sur le lieu de travail, habi- tuel ou non, ou pendant le dépla-
cement nécessaire à l’exécution de ce travail.
On distingue deux types d’acci- dent du travail : l’accident de trajet et l’accident de mission.
L’accident de trajet arrive (à l’aller ou au retour) entre le domi- cile du salarié et son lieu de tra- vail, ainsi qu’entre son lieu de travail et le lieu de repas. Le tra- jet qui doit être le plus court pos- sible et d’une durée normale, notion relative lorsqu’il s’agit d’un covoiturage régulier. Dans ce cas, le salarié n’est pas en position de subordination juridique vis-à-vis de son employeur. Il est respon- sable de son comportement. Malgré cela, le chef d’entreprise
peut mettre en place des actions de sensibilisation sur différents problèmes (état du véhicule, alcool, portable...).
L’accident de mission est consi- déré comme accident du travail, quelle qu’en soit la cause, dés lors que l’accident survient par le fait ou à l’occasion du travail à toute personne salariée ou travaillant, à quelque titre que ce soit, pour un ou plusieurs employeurs ou chefs d’entreprise. Dans ce cas le salarié est sous le contrôle hié- rarchique du chef d’entreprise. Le chef d’entreprise a une obli- gation de sécurité (sécurité et entretien du véhicule, les capaci- tés du salarié à conduire, permis de conduire approprié...) mais il ne peut influer sur les aléas que peut rencontrer le salarié (état des routes, respect des règles de conduite...).
Le chef d’entreprise doit organiser les déplacements. Un dépla- cement préparé peut éviter une perte de temps, la fatigue, de l’énervement... pour cela il faut :
• réduire au maximum les dépla- cements et leur durée,
• privilégier le téléphone ou la visioconférence,
• préparer son itinéraire (s’infor- mer sur la météo, les travaux, le trafic...),
• lister le matériel nécessaire (évi- ter les allers-retours inutiles...), • prévoir des pauses pour consulter le téléphone (changement de planning), ou reprogrammer le GPS...
Pour le salarié, que l’accident soit de trajet ou de mission, ne change rien (même feuille d’accident du travail à remplir), par contre pour l’employeur cela peut impacter son taux de cotisation.
En France, le nombre de tués sur la route a été divisé par 4,5 entre 1972 (16 565 morts) et 2012 (3 645 morts). Restons vigilants !
D’APRÈS MSA AUVERGNE