Tous unis pour l’atelier d’engraissement de Saint-Martial-le-Vieux
Élus, représentants des chambres de Commerce, de Métiers et d’Agriculture, habitants, entrepreneurs locaux et bien sûr éleveurs et représentants de la profession agricole départementale, régionale et nationale, tous étaient présents à Saint-Martial-le-Vieux le 3 juillet pour apporter leur soutien au projet d’atelier d’engraissement.
Ils partirent 76 et par un prompt renfort ils se virent plus de 1 000 en arrivant au centre d’engraissement de Saint-Martial-le Vieux. Les 76 éleveurs associés dans la SAS Alliance Millevaches, porteuse du projet, ont fait l’unanimité lors de la manifestation de soutien organisée vendredi dernier sur le site, à l’appel de la FDSEA de la Creuse, de la SAS Alliance Millevaches et de la Communauté de communes des Sources de la Creuse. Plus de 1 000 personnes se sont ainsi retrouvées autour d’une génisse à la broche. L’occasion pour chacun de manifester son soutien au projet qui, depuis plusieurs mois, se retrouve au centre d’une cabale orchestrée par des opposants de divers horizons.
Un soutien sans faille au projet
En premier lieu, ce sont les responsables de la profession agricole qui ont répondu présent. Pascal Lerousseau, président de la FDSEA de Creuse avait réuni autour de lui Daniel Couderc, président de la FDSEA de la Corrèze et de la FRSEA du Limousin mais aussi Jean-Philippe Viollet et Tony Cornelissen, présidents respectivement des chambres d’agriculture de la Creuse et de la Corrèze, ou encore Philippe Chazette, président d’Interbev Limousin et de la coopérative CCBE. Les représentants des organisations professionnelles agricoles étaient présents également (OPALIM, etc.). La mobilisation dépassait aussi les frontières de la région puisque nombre de responsables nationaux avait fait le déplacement : Daniel Prieur, secrétaire général de la FNSEA, Thomas Diemer, président de JA national, Jean-Pierre Fleury, président de la FNB, Patrick Bénézit, président de la FRSEA Massif Central. Le monde politique était également venu manifester son soutien à la cause : Philippe Chopin, préfet de la Creuse, Florence Tessiot, sous-préfète d’Aubusson, Guillaume Guérin, conseiller régional et premier adjoint au maire de Limoges, Valérie Simonet, présidente du conseil départemental de la Creuse, Pascal Coste, président du Conseil départemental de la Corrèze, Jean-Marc Michelon, maire de la Courtine et président de la communauté de communes. Enfin et surtout, nombre d’éleveurs, d’entrepreneurs locaux, de représentants des chambres de commerce et de métiers et de simples citoyens étaient venus appuyer le projet.
Un plaidoyer pour l’atelier d’engraissement
Alors que les participants s’installaient autour des tables dressées pour l’occasion sous l’un des bâtiments du centre d’engraissement, les interventions se succédaient au micro. La majorité des discours soulignait alors que si les interrogations de la société sont compréhensibles, elles ne doivent pas pour autant entraver un projet répondant à toutes les normes en vigueur. Un argument applaudi par les participants. « Je veux bien comprendre les opinions positives ou négatives de la première comme de la dernière heure, a expliqué Jean-Philippe Viollet, mais c’est un bon projet économique et le Limousin en a besoin. » Même son de cloche pour Daniel Prieur et Jean-Pierre Fleury. « Que la société s’interroge, c’est normal, mais que des non professionnels viennent nous expliquer notre métier, non ! » s’est insurgé le premier tandis que le second renchérissait : « Aujourd’hui tout le monde doit donner son avis sur tout et alors plus rien ne se fait. Oui, il faut une large consultation mais ensuite les élus doivent trancher. Or là, ils sont sous la pression d’une minorité. » La question du bien-être animal avancée par les opposants au projet était elle aussi déjouée : « Pour que les animaux engraissent, il faut qu’ils se sentent bien, a argumenté Daniel Prieur. Il est de l’intérêt de l’éleveur qu’ils soient bien traités. » Les responsables qui ont pris la parole ont aussi souligné les retombées positives du projet au niveau local et son acceptation par la population. La présence de nombreux habitants et élus locaux à la manifestation en attestait. Une telle mobilisation a fait chaud au cœur aux porteurs de projet, éprouvés par les multiples attaques dont ils ont fait l’objet, comme l’a rappelé Bruno Bunisset, membre d’Alliance Millevaches, qui salue aussi l’organisation de la manifestation : « La mobilisation est une réussite, témoigne l’éleveur. La société civile était présente, de même que des entrepreneurs et artisans, des gens de tous les départements et qui se sentent concernés. Après cinq ans de rumeur et d’oppositions, nous voyons enfin le bout du tunnel. Bien sûr, nous avons été blessés par tout ce qui a pu être dit mais le projet remplit toutes les conditions requises. Que peut-on encore nous reprocher ? Il ne nous reste maintenant qu’à mettre les bouchées doubles pour finaliser les aménagements intérieurs. » Durant près de quatre heures, l’ensemble des participants est resté sur le site, dégustant la génisse à la broche prévue par les organisateurs avant de repartir dans le calme.