Action
Tour de force contre la GMS
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Pour dénoncer la baisse des cours de la viande bovine et ovine, la FDSEA, les JA et la FDO sont allés à la rencontre des grandes surfaces guérétoises ainsi que des Parlementaires et du DDAF.
Pour se faire entendre, autant utiliser les gros moyens !
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A qui profite la différence de prix ?
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Le DDAF Joseph Guillbaud entouré par les députés et les responsables de la FDSEA et des JA.
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Depuis l'action nocturne du 6 juillet (voir notre précédente édition)
qui avait, à l'appel de la FDSEA, des JA et de la FDO, conduit plus de
150 agriculteurs à rencontrer le préfet Daniel Ferey en pleine nuit
pour dénoncer la baisse des cours de la viande, la pression est montée
d'un cran supplémentaire ce lundi 16 juillet. Plus de 200 agriculteurs
sont allés cette fois en direction des grandes surfaces de Leclerc et
Carrefour avant d'interpeller les deux députés et les deux sénateurs
ainsi que le DDAF pour dénoncer avec force et détermination la
situation alarmante que vivent actuellement les agriculteurs creusois,
tant sur la baisse des cours de la viande, que sur les excès des
réglementations en tous genres.
Rassemblés sur les parkings des établissements Leclerc et Carrefour,
les agriculteurs sont venus « contrôler » les grandes surfaces, d'une
part sur la provenance des viandes et d'autre part sur les prix à la
consommation pour savoir « à qui profite la différence » entre les prix
payés à la production et ceux payés par les consommateurs.
Devant des étales quasiment vides (« pour raison de rénovation »
ont-ils indiqué) les agriculteurs ont pu évoquer avec les dirigeants
des deux enseignes les problématiques qui opposent la profession
agricole et la grande distribution. « Pourquoi vos prix ne baissent pas
à la consommation, alors que les nôtres chutent de 20 % ? » lance un
agriculteur à M. Lelaure PDG du groupe Leclerc. Et ce dernier de
répondre « nous travaillons en direct avec les éleveurs creusois et
nous payons les éleveurs selon le rendement de l'animal » indique-t-il.
Si l'on convient que seul Leclerc Guéret utilise un circuit court de
commercialisation, la marge estimée par la GMS oscille tout de même
entre 15 à 18 %. A la sortie des grandes surfaces, les deux cortèges
ont emprunté les rues de Guéret pour se rendre sur la place Bonnyaud,
où les attendaient quelques agents des forces de l'ordre devant les
grilles fermées de la cité administrative.Au son des pétards et des cornes de brumes, une délégation composée des
présidents de la FDSEA, des JA, de la Chambre d'Agriculture et de la
FDO, et de quelques membres du bureau, était reçue chez le DDAF M.
Joseph Guilbaud en présence des deux députés MM. Auclair et Vergnier,
et du sénateur Michel Moreigne (André Lejeune étant empêché au Conseil
Général).
Au cours de cette entrevue, le président Philippe Monteil n'a pas
manqué de rappeler les raisons de l'exaspération des agriculteurs
creusois : baisses des cours, baisse du revenu, manque de financement
du plan bâtiment, remise en cause de la part française de la PMTVA,
règles de plus en plus restrictives de la conditionnalité des aides et
des contrôles, nouvelles dispositions drastiques d'épandage autour des
étangs, « autant d'ingrédients pour faire sauter la marmite » explique
le président de la FDSEA. Pour Olivier Tourand président des JA « la
situation devient explosive dans un tel contexte », tout en mettant en
garde les élus si des dispositions n'étaient pas prises rapidement pour
juguler cette crise.Les revendications de la profession sont simples « au delà des effets
d'annonces du gouvernement sur les bâtiments d'élevage, il faut abonder
les enveloppes budgétaires et décrocher un moratoire sur les contrôles
conditionnalité » précise Philippe Monteil. « Il faut également
anticiper le versement des aides PAC et abonder les crédits à
l'installation, c'est pour cela que nous avons besoin de votre appui
auprès du gouvernement »
surenchérit Olivier Tourand.
Devant les nombreuses revendications des responsables agricoles, le
DDAF Joseph Guilbaud, indiquait pour sa part, que sur le plan bâtiment
une enveloppe budgétaire complémentaire avait été demandée au ministre
de l'agriculture pour satisfaire l'ensemble des besoins et que sur les
contrôles conditionnalité, ses marges de manœuvres étaient réduites
pour demander un moratoire sachant « qu'il s'agit avant tout d'une
décision d'ordre politique ». Pour les élus, chacun s'accordait à dire
que la situation était sensible et que la profession agricole pouvait
compter sur eux pour défendre les dossiers creusois au niveau parisien.
Si pour Jean Auclair, « la situation du marché du jeune bovin semble se
redresser », il a assuré aux éleveurs qu'un rendez-vous auprès du
ministre de l'Agriculture Michel Barnier avait été pris dans les
prochains jours, avant une visite ministérielle en Creuse dès la
rentrée.