Syndicalisme économique : La preuve par cinq
Au Salon, la FNSEA a mis en avant cinq démarches issues de son réseau rémunérant au juste prix les producteurs : « alt.1886, les viandes du Massif », « Viandes des pays de l'Ain », « Montlait » et « Alpes-Isère » et « Juste & Vendéen ».
Dans le hall 4, le stand de la FNSEA a été le théâtre de plusieurs temps forts durant toute la semaine. Mardi, à l'heure du déjeuner, c'est une succession de produits « made in réseau FNSEA » qui a régalé le parterre d'invités dont le ministre de la culture, en personne, Franck Riester, de passage au moment de l'événement. Résolu à se positionner comme un syndicalisme de solutions, le syndicat majoritaire et ses émanations départementales et régionales se sont saisies depuis plusieurs années déjà, de la question de la valeur. « Il y a ce que l'on demande à la puissance publique en matière d'outils à mettre en oeuvre pour que cette valeur soit mieux répartie, et à ce titre il faut aller plus loin. Parallèlement, nous avons anticiper l'esprit des états généraux de l'alimentation en bâtissant des démarches gagnant-gagnant où le producteur est payé au juste prix » a résumé Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA en charge de la commission économie. Qu'elles s'appellent « Juste & vendéen », « alt.1886, les viandes du Massif », « Viandes des pays de l'Ain », « Montlait » ou encore « AlpesIsère », que ce soit du lait, du miel, de la raclette, du beurre, de la viande, des fruits... Ces démarches partagent un même objectif : ramener du prix à la production.
Le retour aux producteurs : un argument qui parle aux consommateurs
Et les premiers résultats sont encourageants : « Cette année nous serons en capacité de redistribuer 500 000 euros aux 450 producteurs engagés dans la démarche Montlait », a témoigné Dominique Barrau, chef de file de la marque qui valorise désormais 9 millions de litres de lait de montagne dans le Massif central, avec un objectif de 14 millions pour 2020. Même enthousiasme pour Brice Guyau, président de la FDSEA de Vendée et porte-parole de la marque producteurs « Juste & vendéen » : « Les consommateurs adhèrent parce qu'ils apprécient le produit et parce qu'ils savent que les producteurs sont rémunérés correctement. Par ailleurs, nous avons été accompagnés dans notre projet par une start-up spécialiste d'un outil blockchain¹ qui s'appelle Connecting Food. Cela permet de renforcer la traçabilité et la transparence et de « dire ce que nous faisons » ». Du côté des « Viandes du pays de l'Ain » et d'« alt.1886, les viandes du Massif », l'esprit de reconquête du prix et des consommateurs est intact, avec de premiers retours assez probants : « Nous avons démarré la commercialisation en novembre, dans le cadre d'un contrat tripartite qui tient compte des coûts de production des éleveurs. À partir de la mi-mars nous allons approvisionner toutes les semaines un nouveau magasin du réseau Système U du Sud de la France », s'est félicité Olivier Boulat, de la FDSEA de Lozère. « Dans le cadre de notre marque Viande des pays de l'Ain, nos bêtes sont rémunérées au coût de production fixé par l'interprofession, qui est de 4,70 euros le kilo de carcasse, alors qu'aujourd'hui le marché nous offre guère plus de 3,70 euros et ne nous permet pas de vivre de notre production », a détaillé Jonathan Janichon, de la FDSEA de l'Ain et président de l'association « Viande des Pays de l'Ain ». Cet euro d'écart est énorme car à la fin de l'année, cela fait toute la différence avec entre 5 000 à 10 000 euros de revenus en plus...
1. L'outil blockchain permet grâce à une QR Code d'avoir toute l'information sur l'origine du produit et les détails de sa production. En Auvergne, les volailles fermières d'Auvergne sont équipées depuis plusieurs années déjà d'un système de ce type.