Syndical : Tous mobilisés pour la défense de la ferme France
«La nuit de la détresse» : La FDSEA et les JA de Haute-Loire ont conduit une action en direction de 3 laiteries (Brioude, St Germain Laprade et Beauzac) le 1er juillet en soirée. Une mobilisation coup de poing pour dénoncer la grande braderie des produits agricoles.
Lors du Conseil fédéral du 26 juin, la FNSEA a décidé de se mobiliser le jeudi 2 juillet avec les JA sur l'ensemble du territoire. Ce jour-là, tous les agriculteurs ont été invités à exprimer leur détresse et à interpeller pouvoirs publics, parlementaires et opinion publique sur la nécessité de redresser les prix à la production.
Pourquoi la FNSEA et les JA ont-ils décidé de se mobiliser le 2 juillet ?
Dominique Barrau : Après la table ronde sur le porc en avril, celle de juin sur la viande bovine, tous les représentants de l'aval de la filière, négociants, transformateurs et grande distribution ont reconnu la situation catastrophique des éleveurs. En effet, la baisse des prix à la production observée tout au long de l'année 2014 s'est poursuivie début 2015, si bien que les cours sont inférieurs de 13 à 20 % en avril 2015 à ce qu'ils étaient un an plus tôt dans la majorité des
productions. Les secteurs des viandes porcines et bovines sont les plus sévèrement touchés, mais le ciel gronde également sur la production laitière. D'ailleurs, l'observatoire des prix et des marges indique sans ambigüité, dans son dernier rapport, que la stabilité des prix à la consommation s'est faite au détriment des producteurs. La transformation et la distribution protègent leurs marges en toute légalité mais pas en toute transparence. La situation ne peut plus durer. Les agriculteurs ne peuvent plus nourrir les Français à ce prix.
Après les actions en direction des abattoirs, la table ronde sur la viande bovine, le 17 juin, s'est terminée par un engagement de l'aval sur une revalorisation des prix, pourquoi faites-vous monter la pression ?
Jérôme Despey : La nuit de détresse du 2 juillet s'inscrit dans la continuité de notre mobilisation pour la défense de nos productions pour veiller à ce que les accords de filière s'appliquent réellement sur le terrain. La discussion est terminée, il n'y a plus de négociation possible. L'engagement doit être mis en oeuvre dans son intégralité. Il ne peut l'être partiellement. Ce jour là nous voulons dire aussi stop à l'ensemble des surenchères de l'Etat qui nous impose toujours plus de règles administratives et environnementales au-delà des règles communautaires et qui crée de graves distorsions sur le plan social par rapport à nos voisins européens, non seulement pour les viandes et le lait mais aussi pour toutes les autres productions. Ce qui plombe notre compétitivité et ouvre un boulevard aux produits alimentaires de nos partenaires européens. Le 2 juillet, nous appelons les agriculteurs à se mobiliser pour défendre la ferme France, pour produire français et manger français avec des prix rémunérateurs à la clef.
D'après Actuagri