Service Emploi : “Heureusement que ça existe !”
Depuis plusieurs années, le Gaec des Menhirs d’Albos à Mauriac fait appel à Agri Emploi 15 pour un salarié à mi-temps, et, ponctuellement à un agent de remplacement. Des services jugés essentiels.
Depuis plusieurs années, le Gaec des Menhirs d’Albos à Mauriac fait appel à Agri Emploi 15 pour un salarié à mi-temps, et, ponctuellement à un agent de remplacement. Des services jugés essentiels.

Avant de s’installer au début des années 2000 au sein du Gaec familial à Albos, près de Mauriac, Benoît Battut a été pendant une paire d’années agent de remplacement. Une expérience dont il conserve un excellent souvenir, et un emploi perçu comme une source d’enrichissements. “Ça m’a permis de voir plein de choses différentes, ça donne aussi des idées”, promeut l’éleveur, aujourd’hui associé avec Marie-Hélène, sa maman, et Raphaël Counil, son beau-frère.
Emploi partagé
Aujourd’hui, c’est le Gaec des Menhirs d’Albos qui fait appel au Service de remplacement (SR) et aux compétences de Mathurin Duroux le temps que Marie-Hélène se remette d’une opération. Au
SR mais aussi à Agri Emploi 15, pour du complément de main d’œuvre depuis plusieurs années en raison de problèmes de santé de Benoît. Grâce à une aide de l’Agefiph(1), les associés peuvent ainsi s’appuyer sur le renfort à mi-temps de Nicolas Raffy.
Ce dernier partage son emploi entre le Gaec mauriacois et un élevage de Pleaux en système salers trait. Et la formule convient parfaitement tant à ce jeune fils d’agriculteurs de Chaussenac qu’à ces deux adhérents du groupement d’employeurs départemental. “Heureusement que ça existe, sinon on n’y arriverait pas !,” a d’ailleurs affirmé Marie-Hélène Battut mardi dernier à l’occasion d’un “P’tit dej’ de l’emploi”
organisé par le Service Emploi 15(2) que le Gaec accueillait sur son exploitation.
À la rencontre des adhérents...
Un rendez-vous printanier instauré l’an dernier par les deux structures, SR et Agri Emploi, afin de se rapprocher de leurs adhérents et des agriculteurs intéressés, “en premier lieu pour présenter nos services, leur fonctionnement, nos tarifs et les aides auxquelles ils ont droit mais que beaucoup encore ignorent : crédit d’impôt pour remplacement(3), aide au répit de la MSA,...”, liste Maxime Delort, président du SR 15.
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Autre ambition de cette initiative, déclinée sur chaque arrondissement : attirer des jeunes et moins jeunes, intéressés pour travailler comme salarié ou agent de remplacement, et permettre au Service Emploi de répondre à toutes les demandes sur l’ensemble du département. Sachant qu’actuellement, c’est sur Riom-ès-Montagnes et l’Artense qu’il peine à disposer d’agents.
Toujours en quête de salariés
“En ce moment, en cumul sur nos structures, on a une petite centaine de salariés déclarés, pas forcément des temps pleins, avec une grande diversité de profils : des jeunes qui travaillent seulement pour les vacances, des salariés réguliers et même des retraités”, précise Jacqueline Vigier, gestionnaire de planning au SR, toujours en quête de recrues.
La demande de remplacement connaît en effet une forte recrudescence depuis l’an dernier. Avec des motifs heureux - une hausse des congés paternité -, d’autres beaucoup moins : “On a eu un gros boom au printemps dernier sur les accidents et maladies”, constate Maxime Delort.
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Aide au répit : en nette hausse
Et un autre, nouveau phénomène : des sollicitations bien plus nombreuses pour du répit, en raison de problématiques de mal-être ou épuisement psychologique. Ce que confirme Laurine Marquet, responsable au service social de la MSA Auvergne : “On a une forte hausse sur l’aide au répit, qu’il s’agisse de financer du soutien psychologique, notamment chez les femmes exploitantes, ou pour des aides au séjour de répit.”
Faut-il y voir les effets de la prévention des services de la MSA et ses partenaires (Chambres d’agriculture), l’effritement progressif d’un tabou paysan, ou la résultante des crises multiples qui agitent
l’agriculture ? Les trois sans doute. Lors de cette réunion, la MSA a aussi présenté un nouveau dispositif : du renfort pour mal-être. Cette aide va permettre de détacher un salarié auprès d’un exploitant en situation d’épuisement professionnel ou en prévention “lorsqu’on identifie de premiers signaux d’alerte”.
(1) Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées.
(2) Depuis deux ans, le Service de remplacement et Agri Emploi 15 ont mutualisé leur planning et la gestion de leurs salariés, au sein du Service Emploi 15.
(3) Pour motifs : congés, mais aussi maladie et accident du travail.