Sénateur, Laurent Duplomb démissionne de la présidence de la Chambre
Lundi matin, le bureau de la Chambre d'Agriculture de Haute-Loire était réuni pour préparer la session élective du 16 octobre, après la démission du président Duplomb, élu la veille Sénateur.
Du changement à la tête de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire… Dès ce lundi matin 25 septembre, au lendemain des élections sénatoriales, les membres du Bureau de la Chambre d’Agriculture étaient réunis. Parmi les questions à l’ordre du jour, le changement de président.
En effet, la veille Laurent Duplomb a été élu sénateur de Haute-Loire (en remplacement de Gérard Roche qui ne souhaitait pas briguer un autre mandat) avec Olivier Cigolotti qui lui, a été réélu. Comme le stipulent les nouvelles dispositions de l'article L.O. 141-1 du code électoral, il est interdit à tout parlementaire d'exercer une fonction exécutive locale comme, par exemple, celle de maire, adjoint au maire, président et vice-président d'un établissement public de coopération intercommunale (EPCI), président et vice-président d'un conseil départemental, président et vice-président d’un syndicat mixte… Ainsi la Chambre d’Agriculture étant un organisme semi-public, Laurent Duplomb se doit de démissionner, outre de son poste de président, de sa fonction d’élu. Il ne siègera plus à la session de la Chambre d’Agriculture.
Ce lundi, l’heure était donc à la question de son remplacement, sachant que l’élection du nouveau bureau aura lieu lors de la prochaine session lundi 16 octobre. Laurent Duplomb et son équipe avaient toutefois anticipé cette situation : «Je propose pour me remplacer à la présidence de la Chambre d’Agriculture, Michel Chouvier jusqu’alors vice-président. C’est un homme qui a la sagesse et l’expérience, qui a su montrer son engagement après des agriculteurs et de l’agriculture et ce depuis de nombreuses années. Il a ma totale confiance…» souligne le président en partance. Et d’ajouter : «il aura la mission de bien finir le mandat dans la continuité de ce qui a été fait, sans prévaloir de l’après janvier 2019, date des prochaines élections».
Agriculteur d’abord et toujours
C’est donc un homme heureux que nous avons rencontré au sortir de la réunion de bureau de la Chambre d’Agriculture -un peu dépassé par la sonnerie ininterrompue de son téléphone ce lundi matin- un homme conscient d’être arrivé là où il voulait, pour un nouveau challenge.
Fils d’ouvrier, Laurent Duplomb a vécu 15 ans dans un HLM dans la vallée du Giers dans la Loire d’où il aimait s’échapper pour venir en Haute-Loire dans une ferme. C’est là qu’il s’est pris de passion pour ce métier et ce département, avant de s’installer sur l’exploitation laitière de sa belle-famille à St Paulien. De là, il s’est de suite investi dans le syndicalisme majoritaire auprès des Jeunes Agriculteurs, puis à la Chambre d’Agriculture, pour «défendre et accompagner les agriculteurs et les agricultures» comme il a souvent dit.
Agriculteur il est, et agriculteur il veut rester «parce que c’est ma passion et que j’ai besoin de ça. Quand je suis dans mon tracteur, je peux réfléchir à plein de choses. Parce que je veux garder les pieds sur terre, et être toujours en phase avec la réalité. Mais aussi parce que j’ai 45 ans, et dans 6 ans j’en aurai 51 et je veux pouvoir retrouver une exploitation qui tienne la route et sur laquelle je puisse continuer à être agriculteur à 100 %».
Mais ce nouveau challenge, pour lequel il se prépare depuis une dizaine d’années, il veut s’y lancer pleinement : «je veux m’investir pour ces territoires qui méritent d’être reconnus, soutenus, parce qu’il sont dynamiques». En effet Laurent Duplomb aime aller de l’avant dans l’intérêt du collectif : «J’adore être au contact des autres, j’aime le débat… Je peux paraître clivant, dur… mais j’aime qu’on dise les choses franchement».
Alors bien sûr avec cette nouvelle casquette, Laurent Duplomb aura toujours à coeur de porter le message des agriculteurs avec pour lui 3 idées maîtresses : «il faut arrêter d’opposer les agricultures entre elles et défendre le modèle de l’agriculture française. Il faut que les agriculteurs restent propriétaires de leurs exploitations (cheptel, matériel et bâtiments) pour que ce soit eux qui décident… On doit conserver une politique française et un lobbying européen pour une agriculture solidaire…». Voilà quelques réflexions du nouveau sénateur.
Mais dans ce nouveau rôle, Laurent Duplomb va travailler sur d’autres domaines que l’agriculture. Et comme il l’a dit lors de sa campagne électorale, il va d’entrée s’attaquer à «défendre le modèle communal», qui selon lui est une «démocratie locale directe, de proximité», gérée par «des gens du peuple qui s’investissent sans attendre en retour ni mercis ni indemnités».
Il souhaite aussi dans son rôle au Sénat, travailler à alléger le carcan administratif des décrets d’application des lois, pour laisser des marges de manoeuvres aux élus : «on a besoin de lâcher la bride aux élus» lance-t-il.
Ce mercredi, c’est le grand bain pour Laurent Duplomb qui siègera pour la première fois au Palais du Luxembourg : «j’y vais avec à l’esprit l’idée de m’investir réellement ; je ne veux pas y aller pour rien».
Michel Chouvier, un homme d'expériences
Michel Chouvier est proposé par Laurent Duplomb, la FDSEA et les JA avec approbation du Bureau, au poste de Président de la Chambre d’Agriculture de Haute-Loire.
Michel Chouvier producteur de lait en Gaec à Vernassal, est arrivé à la Chambre d’Agriculture par la technique, un aspect du métier qui le passionne. Administrateur d’une coopérative, administrateur au Contrôle Laitier puis à la Fédération française du CL (1998-2008), président de l’EDE devenu Service Élevage de la Chambre en 2007 et membre de la Commission Élevage de l’APCA, et également membre de la Chambre régionale Auvergne où il a participé à la création du COREL… cet éleveur laitier connaît bien tous les rouages de cet organisme professionnel. Et c’est cette expérience acquise aux côtés des présidents Gilbert Bros puis Laurent Duplomb, qui l’a incité à accepter cette mission.
Michel Chouvier souhaite, s’il est élu le 16 octobre, poursuivre les 3 gros chantiers mis sur les rails sous la présidence Duplomb : la sécurisation financière de la Chambre départementale : «c’est la condition pour exister demain et continuer d’accompagner les agriculteurs» ; la place de la Chambre 43 dans le nouvel espace de la grande Région : «nous voulons garder les centres de décisions départementaux et un maillage territorial» ; et l’élaboration du Projet agricole départemental à objectif 2025 : «notre agriculture doit évoluer tout en restant familiale, de qualité, vivable, respectueuse de l’environnement, inventive…».
Michel Chouvier prendra son rôle avec son sens de l’engagement : «je ne suis pas là pour dépanner… mais pour continuer le mandat et faire avancer les choses comme elles doivent avancer…».
S.M.