Salon International de l'Agriculture 2025
Porcine, asine ou encore ovine, toutes ces filières ont été fièrement représentées par des éleveurs de l'Allier.
Porcine, asine ou encore ovine, toutes ces filières ont été fièrement représentées par des éleveurs de l'Allier.









PORCIN : Un fidèle parmi les fidèles
Le GAEC Petiot est présent au Salon de l’Agriculture depuis 1964.
En le voyant déambuler dans les allées de l’immense pavillon 1 du Parc des Expositions, on se rend rapidement compte qu’Alain Petiot est un peu comme chez lui.
En effet, le Salon de l’Agriculture s'apparente à sa seconde maison le temps d’une semaine, et cela depuis de très nombreuses années. Une fidélité qui aura même valu à l’exploitation familiale située au lieu-dit « Troussière », à Liernolles, de recevoir une distinction l’an passé pour les 60 ans de l’événement.
« Mon père Henri était présent ici en 1964 lors du premier Salon inauguré par le Général de Gaulle en personne », raconte celui qui arborait un fier sourire en présentant aux visiteurs Souton, un verrat de race Large White âgé de quatre ans pesant 500 kg, et Utile, 2 ans, de race Landrace Français, accompagné de ses trois petits porcelets attirant notamment la curiosité des enfants.
Véritable personnage qui gagne à être connu, Alain Petiot ne manque jamais une occasion de mettre en avant le fruit de son travail, comme en atteste sa détermination lors de la visite de François Bayrou ce lundi 24 février, puisque l’éleveur porcin n’avait qu’une idée en tête, celle d’attirer le premier ministre vers son stand afin de lui présenter ses animaux.
Malheureusement, ce sera peine perdue pour cette fois-ci, puisque François Bayrou décidera de changer d’itinéraire au dernier moment. Mais qu’importe, il en faut plus pour décourager Alain Petiot, qui retentera sa chance une autre fois.
Accompagné de son fils Nicolas, âgé de 15 ans, Alain Petiot compte bien faire perdurer la tradition familiale pendant encore de nombreuses années.
ASIN : L’Âne Bourbonnais est en quête de reconnaissance
Originaire de l’Allier, la race a été reconnue par le Ministère français de l’Agriculture en 2002.
Reconnue par le ministère de l’Agriculture et l’IFCE (Institut Français du Cheval et de l’Équitation), la race l’Âne Bourbonnais continue son petit bonhomme de chemin en tentant de se faire connaître au-delà des frontières du département. Avec Kirikou, un âne au caractère bien trempé âgé de cinq ans, la race était représentée au Salon International de l’Agriculture. L’occasion de se présenter au grand public, pour le plus grand plaisir des petits et grands.
Faire connaître la race
« Notre présence sur le Salon a pour but premier de faire connaître la race en montrant notamment les aptitudes et les qualités de l’animal », soulignait Stéphane Maréchal, membre de l’Association Française de l’Âne Bourbonnais.
Des propos relayés par Michel Clément, président du Livre Généalogique de l’Âne Bourbonnais, qui a à cœur de mettre la race en avant en la présentant au public. « Faire parader Kirikou sur le ring du Salon est la plus belle vitrine pour se faire connaître. Le fait de se mêler aux autres régions est également une belle promotion pour nous, car il n’existe que huit races d’ânes en France, c’est un univers finalement assez restreint. »
En effet, avec le Baudet du Poitou, l’Âne Normand, l’Âne grand noir du Berry, l’Âne des Pyrénées, l’Âne du Cotentin, l’Âne de Provence et le petit dernier reconnu en 2020, l’Âne Corse, l’Âne Bourbonnais fait partie du cercle très fermé du petit monde asin qui ne demande qu’à grandir.
Un peu d’histoire…
L’Âne Bourbonnais puise ses origines dans la Province Bourbonnaise, composée de l'actuel département de l'Allier. Animal polyvalent, il était utilisé autrefois pour les travaux agricoles et le transport de loisirs à Vichy. Une pérennité vérifiée par sa présence et son développement dans les activités de loisirs, son utilisation dans les travaux agraires, le maraîchage, la viticulture, la production de lait d'ânesse, l'asinothérapie ou encore le tourisme. Sa promotion est ainsi faite lors des concours nationaux (modèle et allure, maniabilité en main ou attelé), des fêtes et des foires, en démonstration de travaux agraires.
L’Association de l'Âne Bourbonnais, qui a vu le jour à Braize, dans l'Allier, à l'initiative d'un groupe d'amis amoureux de l'âne, a pour but de promouvoir, de revaloriser et de réhabiliter l’un des maillons du patrimoine régional qui se trouvait en perdition. Après un recensement du cheptel, l'identification des sujets, l'élaboration d'un standard, la mise en place du suivi génétique, l'association toujours active œuvra pour que l'Âne Bourbonnais soit officiellement reconnu par les Haras Nationaux le 25 octobre 2002.
OVIN : Julien Boutonnat s'est distingué à Paris
Le mouton charollais était à l’honneur au Concours Général Agricole.
À l’instar des bovins, les ovins charollais ont également leur concours au Salon International de l’Agriculture. Rencontre avec les éleveurs ovins du département de l’Allier qui ont brillé lors du Concours Général de la race Charollaise.
Pour cette 61e édition, les GAEC Meloux et Olivier ainsi que Julien Boutonnat étaient présents à Paris, accompagnés d’Étienne Debarnot, qui lui officiait en tant que juge, pour la seconde année consécutive. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les éleveurs bourbonnais n’ont pas effectué le déplacement pour rien.
Pour Julien Boutonnat, éleveur à la tête de 75 vaches charolaises et d’une centaine de moutons charollais à Varennes-sur-Tèche, sa présence au concours est déjà une victoire en soi. « Je suis très fier d’être présent au Salon. Je viens depuis sept ans et c’est toujours un bonheur d’être ici. » Au final, Julien Boutonnat s’est une nouvelle fois illustré en remportant, comme en 2019, le Trophée Viande, mais également en obtenant le deuxième prix de section Antenaise ainsi que la seconde place du Challenge National Racial.
Une récompense d’être ici
De son côté, Julien Meloux, en GAEC à Saint-Bonnet-de-Four, est à la tête d’un cheptel de 200 brebis charollaises, tout en ayant la particularité d’élever des poulets du Bourbonnais, volaille d’exception qui bénéficie depuis 2022 de l’Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Pour sa première participation au concours à titre personnel, il présentait quatre agnelles et un bélier. Avec deux troisièmes prix obtenus (championnat Antenais et Challenge National racial), Julien Meloux était bien entendu extrêmement satisfait. « C’est une grande fierté de représenter l’élevage familial qui existe depuis 1984, mais également une belle récompense pour tout le travail effectué. »
Enfin, Mathieu Olivier, installé en GAEC avec son frère et ses parents à Buxières-les-Mines, est à la tête d’un troupeau de 120 brebis (80 en sélection et 40 en boucherie). Une passion pour le mouton Charollais qu’il a hérité de son grand-père, Guy, qui fût l’un des pionniers de la race en France au cours des années 70.
« Notre présence au Concours Général est la récompense du travail effectué au sein de l’exploitation familiale depuis trois générations. C’est également l’occasion de se mesurer aux autres éleveurs afin de continuer à progresser », confiait Mathieu Olivier, qui a obtenu un troisième prix dans le concours béliers adultes.
Pour récompenser tous ces animaux d’exception, le jury joue bien évidemment un rôle prépondérant. Pour la seconde année consécutive, Étienne Debarnot, éleveur à Couzon, était présent à Paris afin d’officier en tant que juge. « C’est intéressant et très enrichissant de se retrouver de l’autre côté de la barrière car je porte un regard différent sur les animaux. Être juge est extrêmement valorisant car nous sommes confrontés à ce qui se fait de mieux en la matière. »
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