Ruralité : Les acteurs des zones rurales veulent oeuvrer pour l'attractivité de leurs territoires
Les acteurs du monde rural sont convaincus d’être en mesure de promouvoir les territoires hors métropoles. Preuve en est, les nombreuses initiatives qui émergent dans les campagnes.
![«Chaque année, 100 000 personnes quittent les villes pour les campagnes, et 70 000 font le chemin inverse», selon Sébastien Côte](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_MFBBEIYP1_web.jpg.webp?itok=xPpme-m_)
«Il y a une créativité extraordinaire dans les territoires ruraux, mais le poids des normes coupe les initiatives», déplorait-on dans l'auditoire qui réunissait, les 29 et 30 septembre, des mouvements citoyens, élus ruraux, acteurs économiques et scientifiques, à l'occasion des premières Rencontres d'automne de l'Association nationale Nouvelles ruralités (ANNR*).Moins d'un an après sa création, l'association tenait un colloque destiné à identifier les freins aux actions politiques et citoyennes locales et à partager les solutions mises en oeuvre dans les différents territoires ruraux. L'accès à l'emploi, à la culture ou au numérique s'avère difficile dans les zones rurales, et pourtant, il conditionne l'attractivité des territoires. Puisque la loi NOTRe a réservé les missions de développement économique à l'échelon régional, les communes doivent redoubler d'ingéniosité pour agir en la matière.
Une politique territoriale décriée
«Ce sont les collectivités locales qui sont les plus proches des citoyens, et pourtant ce sont les régions qui sont compétentes en matière de développement économique car elles rédigent les schémas régionaux de développement économique», a déploré Jean-Pierre Saunier, élu au conseil départemental du Cher.Un constat partagé par le juriste Claude Devès, qui, commentant l'acte III de la décentralisation, affirmait que les dernières réformes territoriales laissaient quelque peu «les zones rurales à l'abandon», au profit des seules métropoles.«Le modèle centralisé correspond-il encore à ce dont la France a besoin ?», s'est-il interrogé, faisant remarquer que «les pays qui nous entourent sont régionaux ou fédéraux et vivent beaucoup mieux le développement territorial».
Des marges de manoeuvre réelles
Les collectivités locales n'ont pas la compétence économique mais elles peuvent contourner quel-ques barrières, a expliqué Claude Devès.L'acte III de la décentralisation permet aux régions de déléguer certaines compétences, a-t-il rappelé. Par ailleurs, selon Patrice Joly, président de l'ANNR, si la région est compétente en matière de développement économique, «l'animation de ce développement économique peut être faite par d'autres acteurs».Ainsi, les différents intervenants ont eu à coeur de présenter les «success story» existantes. Par exemple la coopérative agricole de territoire «les Fermes de Figeac», l'Alimentation générale culturelle (Nièvre) et l'Épicerie culturelle ambulante (Rhône-Alpes) qui proposent des spectacles itinérants, la politique d'autonomie alimentaire menée par la mairie d'Albi, ou la plateforme Web «pour entreprendre et innover en Lozère», Share Lozère.
Attractivité des campagnes
Les opportunités existent, selon Sébastien Côte, président de Ruralitic. «Chaque année, 100 000 personnes quittent les villes pour les campagnes, et 70 000 font le chemin inverse. Le solde est positif pour les campagnes» a-t-il relevé.Forts de ce constat, les acteurs des territoires ruraux ont leur carte à jouer. Patrice Joly estime, dans ce contexte, qu'il appartient à l'ANNR de «porter des propositions concrètes pour la mise en oeuvre de politiques publiques adaptées à nos territoires ruraux, faire en sorte que ces politiques ne soient plus des politiques de compensation mais des politiques de développement».Il envisage dans cette optique de rédiger une liste de propositions à présenter aux candidats à l'élection présidentielle.
BB - Agra