Techlim
Résultats prometteurs pour la porcherie bio du lycée de Naves
Organisé par la Chambre régionale d’agriculture le 8 octobre dans le cadre du Programme Limousin des Acteurs de l’Agriculture Limousine (PLAAB), le 4e Techlim a mis en lumière la porcherie bio du lycée agricole de Tulle-Naves.
À peine deux ans après sa mise en service, la porcherie bio du lycée agricole de Naves affiche des résultats très encourageants. Les objectifs de départ étaient pourtant élevés comme l’a rappelé Pascal Cavitte, proviseur du lycée. 4 000 porcs charcutiers devaient ainsi être produits à l’année par la porcherie à son rythme de croisière. Aujourd’hui, 56 truies conduites en quatre bandes ont permis de produire 1 300 porcs dans l’année écoulée. Si ce chiffre reste encore loin de l’objectif initial, d’autres en revanche sont plus probants, tel le nombre de nés vifs par portée. De plus de 13 porcelets par truie depuis décembre 2012, il dépasse la moyenne française (11). Le nombre de sevrés par portée, le pourcentage de perte sur nés vifs, l’intervalle entre sevrage et saillie fécondante, encore inférieurs à la moyenne, sont cependant en constante progression. Des résultats salués par les partenaires et financeurs de la porcherie, DRAAF et Région Limousin en tête. Profitant de l’occasion qui leur été donnée, ceux-ci ont rappelé le bond du nombre d’exploitations bio dans la région en 2012. Jusqu’ici plutôt timide du fait de la présence de nombreux signes officiels de qualité, cette hausse de 9 % place le Limousin en tête au niveau national aux côtés de la Lorraine et de l’Outre-mer.
Aux côtés des financeurs, de nombreux partenaires de la porcherie bio étaient présents. Parmi eux, la coopérative Païso (groupe Capel) auprès de laquelle la porcherie commercialise la majorité de ses porcs en filière longue. Présent également, le fabricant d’aliment bio Moulin Beynel. Installé en Corrèze et fabriquant 4 000 t d’aliment bio à l’année, Moulin Beynel est le fournisseur exclusif de la porcherie. Son cahier des charges exige en effet qu’elle nourrisse ses porcs avec un aliment composé au moins à 50 % de produits locaux. Enfin, le Comptoir des plantes médicinales a évoqué les expérimentations en cours avec la porcherie sur l’utilisation de produits à base de plantes en élevage porcin bio notamment pour la préparation de la mise bas, le suivi des jeunes et des troubles digestifs.
À quelques mois de son deuxième anniversaire, la porcherie bio du lycée de Naves semble sur la bonne voie. Pour autant, il ne faut pas oublier la production porcine conventionnelle comme l’a rappelé Pierre Chezalviel, président de la section porcine de la FDSEA 19. « Nous souhaitons que la niche porc bio continue sa croissance, mais si l’on veut conserver nos abattoirs et nos salaisonniers, il y a également besoin d’une filière conventionnelle », précise-t-il. Tony Cornelissen, président de la Chambre d’agriculture de Corrèze a souligné : « On doit prouver dans ce lycée que le porc est rentable. On suscitera des vocations chez les jeunes lorsque l’on prouvera que les conditions de travail et le revenu dégagé sont corrects. »