Résultats de la finale régionale de labour : Dans le sillon de l’espoir
Quatorze laboureurs ont disputé dimanche dernier, à Boucé dans l’Allier, la finale régionale de labour Auvergne-Rhône-Alpes. Une finale inédite où les candidats ont rivalisé d’adresse pour dompter une terre «amoureuse ».
2ème Fabien Gerbier de l’Allier. Et à droite : Labour à plat : 1er Antoine Bourret de l’Ain et 2ème Sylvain Buffet de Savoie.
Depuis 1954, aux quatre coins de la campagne française, le même cérémonial rythme les dimanches de fin d’été. Manifestations aussi agricoles que festives, les concours de labour marquent la fin d’un cycle, et le début d’un nouveau. Labourer aujourd’hui pour mieux semer demain dans l’espoir de récolter à l’aube d’un nouvel été. Immuable répétition que la succession des saisons qui apporte son lot de travail au champ. En célébrant le labour, les jeunes agriculteurs se sont inscrits, depuis le début dans une démarche de progrès, d’espoir, de renouveau… Malgré les crises. En 2016, pas question pour la relève de baisser les bras, même si la récolte a été désastreuse, que les cours sont encore au plus bas et les trésoreries de plus en plus exsangues.
50 hectares et une foule d’animations
Sur le site de Boucé, à l’est du département de l’Allier, les Jeunes agriculteurs d’Auvergne-Rhône-Alpes ont bénéficié d’un site de choix pour organiser la première finale régionale de labour de la grande région. En effet, jusqu’à l’an dernier, la finale régionale avait une envergure Massif central en accueillant des candidats d’Auvergne et du Limousin. Pour ce rendez-vous inédit, rien n’avait été laissé au hasard. Entre épreuves de labour en planche, à plat, à cheval, à l’ancienne ; animations rodéo ; baptême en hélico ; démonstrations en tout genre ; exposition de matériels ; jeux pour enfants… les visiteurs, venus nombreux, n’ont pas manqué de distractions.
Terres argileuses
Côté compétition, c’est sous l’œil aguerri d’un jury de spécialistes que se sont affrontés cinq concurrents en labour en planche ; et neuf concurrents en labour à plat. Dans des conditions climatiques ensoleillées mais pas trop ; dans un terrain sec en surfaces mais rapidement humide en profondeur, les candidats ont dû composer avec les terres argileuses de la Forterre. Pas sans difficultés, comme en témoigne Christian Guyonnaud, président du jury régional : «Le niveau est globalement moyen. Avec cette terre, les candidats font du mieux qu’ils peuvent». Membre du jury national depuis cinq ans, l’agriculteur haut-viennois installé en bovins allaitant sur la commune de Condat-sur-Vienne en a vu défiler des charrues. Il en a scruté plus d’un sillon aux quatre coins de l’hexagone, avec un constat sans appel : la qualité du labour s’est dégradée.
Des bénéfices du labour
«On encourage de moins au moins le labour. L’agrandissement des exploitations rend la pratique plus fastidieuse», déplore celui qui est convaincu de l’utilité de cette pratique. «Lors du retournement de la bande de terre, celle-ci se disloque, ce qui accroît la porosité et fragmente les volumes de sol tassés lors de la culture précédente. Le labour facilite la réalisation future du lit de semences. Il assure l’enfouissement des matières organiques présentes à la surface du sol. Il facilite la destruction des adventices et des repousses, et l’enfouissement de leurs graines, tout en améliorant la circulation de l’eau». Alors à vos charrues, et le plus droit possible, car en matière de labour «c’est la droiture qui prime».
Sophie Chatenet
PALMARES :
L’Ain s’offre deux places de numéro 1
➢ Labour en planches
1. Alexandre Manguelin, Ain
2. Fabien Gerbier, Allier
3. Antoine Renard, Puy-de-Dôme
4. Romain Vigouroux, Hte-Loire
5. Maxime Bethon, Ardèche.
➢ Labour à plat
1. Antoine Bourret, Ain
2. Sylvain Buffet, Savoie
3. Pierre Goutagny, Loire
4. Aurélien Vidal, Haute-Loire
5. Florian Gaido, Isère
6. Pierre-Baptiste Bruyère, Puy-de-Dôme
7. Florian Thizy, Rhône
8. Florian Pinfort, Allier
9. Aurélien Armand, Drôme.