Restauration collective territoriale : des opportunités à saisir mais il reste des freins
La semaine passée, les directeurs et gestionnaires de la restauration collective territoriale tenaient leur congrès à Soustons. Cédric Tranquard, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine y représentait la FNSEA.

Agores, l’association nationale qui fédère les directeurs et gestionnaires de la restauration collective territoriale, organisait son 35e congrès en cette fin septembre dans les Landes. Dans toutes les bouches, les mêmes questions : comment se fournir en produits de qualité et issus de l’agriculture biologique pour satisfaire les objectifs fixés dans la loi EGAlim pour 2022, sans compter que la loi Climat renforce ces objectifs dans un proche avenir.
Pour tenter de répondre à ces questions, la FNSEA était conviée à participer à une table ronde : « Quelles réponses aux attentes citoyennes pour une transition agroécologique durable en restauration collective ? ». Cédric Tranquard, président de la FNSEA Nouvelle-Aquitaine, était mandaté par le Bureau pour représenter le syndicat et apporter la vision de la FNSEA au débat. Côté restauration collective, la crainte est de ne pas pouvoir se fournir en produits issus de l’agriculture biologique. Le point positif est que tout le monde s’accorde à dire que les produits issus de l’agriculture biologique comme les produits sous signe de qualité doivent provenir d’un environnement local et contribuer ainsi à l’aménagement territorial local. Sur ce point Cédric Tranquard est très clair : « l’agriculture et les agriculteurs se sont toujours adaptés aux attentes de nos concitoyens. Si vous voulez plus de bio, les agriculteurs sont prêts à se convertir à la simple condition que ce soit viable. Si vos prix d’achat couvrent les coûts de production, ce n’est pas un problème mais la réalité, c’est qu’aujourd’hui on nous demande de produire toujours plus vert mais avec des prix qui régressent. Ce n’est pas possible ! » Le président de la FNSEA NA a également recentré le débat : « vous parlez de produits bio, c’est très bien ; la FNSEA est d’ailleurs le syndicat avec le plus d’adhérents convertis en agriculture biologique. Mais la loi parle de 20 % de bio dans les 50 % de produits de qualité. Ne les oubliez pas. Il vaut mieux manger des produits locaux, produits avec les contraintes sanitaires que nous connaissons, plutôt que de faire venir du bio du bout du monde produit dans des conditions moins contrôlées ». Rebondissant sur les questions environnementales et foncières, il affirme : « tant que nous avons des productions locales, nous détenons les leviers pour agir sur l’aménagement du territoire et les modes de production. Si nous abandonnons notre souveraineté alimentaire au profit de l’import, non seulement nous n’aurons aucun levier d’action sur les modes de production des produits que nous importerons, nous délocaliserons simplement notre faible impact environnemental français contre des pollutions plus importantes à l’autre bout de la planète, mais nous aurons abandonné nos espaces ruraux ». En conclusion, Cédric Tranquard a appelé les gestionnaires de la restauration collective à se rapprocher des FDSEA et JA locaux pour envisager avec eux les synergies possibles pour fournir des produits locaux et de qualité à des prix rémunérateurs pour les producteurs. Ces interventions ont amené l’animateur de la table ronde à une question : « En France, il existe des logements privés et publics et le prix n’est pas le même pour l’utilisateur. Pourquoi la restauration publique devrait suivre les mêmes règles que la restauration privée ? La puissance publique ne devrait-elle pas mettre les moyens de ses ambitions politiques en achetant les produits qui correspondent aux attentes à des prix rémunérateurs pour les producteurs ? »