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« Rendre l’outil Chambre aux agriculteurs : question de représentativité ! »

David Chauve, président de la FNSEA63 et Baptiste Arnaud, président de JA63 mèneront la liste commune FNSEA-JA à l’élection Chambre d’agriculture en janvier prochain.

David Chauve
David Chauve
© Auvergne Agricole

Avant d’être président de la FNSEA63 et engagé dans divers mandats professionnels(*), David Chauve est avant tout producteur de lait à Ambert en Gaec avec son épouse. 

Vous êtes engagé à tous les niveaux de la filière syndicale et laitière.
Pourquoi une telle soif d’implication ?


C’est dans ma nature ; j’ai du mal à accepter le manque de considération dont souffre la profession. Il faut savoir à son tour prendre ses responsabilités comme d'autres l'ont fait avant nous. C’est aussi une façon d'être au cœur de Notre métier et de faire entendre sa voix. Qui mieux que les agriculteurs peuvent comprendre, défendre et développer l’agriculture ? C’est important pour moi de ne pas laisser à d’autres le soin de nous dicter notre avenir car c'est de ça dont il s'agit lorsqu'on parle d'engagement. C’est aussi une expérience personnelle très forte à travers des échanges, des rencontres issues de divers horizons. Cela m’aide à prendre du recul et à faire des choix que je n’aurais peut-être pas faits. Pour toutes ces raisons, j'ai choisi de m’impliquer depuis plusieurs années et de conduire une nouvelle équipe à la tête de la Chambre du Puy-de-Dôme en janvier prochain. Il est urgent de rendre l'outil Chambre d'agriculture aux agriculteurs !

Pourquoi ce challenge ?


Pour être acteur des décisions et représenter les agriculteurs comme ils le méritent. Qu’est ce qui se passe depuis 6 ans ? Il faut être lucide sur la réalité de la situation : les représentants de la chambre n'ont pas de réseau professionnel sur le terrain et ont brisé les relations qui existaient autrefois avec les partenaires économiques et professionnels. Une chambre d’agriculture doit être la courroie de transmission entre tous les acteurs qui gravitent autour de la profession. Par cette dynamique d’échange et de travail collectif se partagent ainsi des moyens financiers et humains nécessaires au développement agricole du département. C'est ainsi que l'on fixe un cap à la profession. Mais ce n’est pas du tout la stratégie de l’équipe de Sébastien Gardette qui a fait le choix d’une gouvernance politique plutôt que syndicale. Résultat : on constate un isolement total de la chambre. Certaines missions ont même été déléguées aux collectivités territoriales, dépouillant ainsi les agriculteurs et leurs partenaires du pouvoir de décider de leurs choix professionnels alors que c'est exactement le rôle d'une chambre. Attention ! Je ne condamne pas le partenariat avec les collectivités ; il est indispensable. Mais la profession agricole doit avoir toute sa place en leur sein. Or actuellement nous ne sommes plus représentés au point que les orientations prises relèvent plus de pensées idéologiques que du réel besoin de la profession !
La représentation de la profession auprès de l’administration est aussi en déclin depuis six ans ! Les exemples d’absence et d’inaction sont nombreux ; un des plus récents est le dossier des cours d’eau en Limagne où la chambre s’est bien gardée d’actionner tous les leviers possibles pour obtenir une issue plus favorable aux agriculteurs. Les élus doivent se positionner et pas simplement accompagner l'administration.

La parole des agriculteurs ne s’exprime-t-elle pas dans le cadre des Territoires ?


Sur les territoires il n’y a plus de vie, plus de comité de direction, plus de rencontres professionnelles. Depuis six ans, la Confédération Paysanne et la Coordination rurale les ont mis sous silence faute de réseau sur le terrain. Certes, ces deux obédiences syndicales savent occuper l’espace de communication mais elles ne disposent d’aucun maillage territorial, d’aucun appui professionnel, si ce n’est politique … Mais est-ce aux politiques et à leurs administrations de décider à notre place ? Certainement pas. A la FNSEA nous avons le poids d’un réseau d’adhérents et la richesse de nombreux partenaires que nos concurrents s’évertuent à écarter. Nous bénéficions par ailleurs de la puissance d’action de nos associations spécialisées qui au quotidien représentent, défendent et sont force de propositions dans toutes les productions. Dans le cadre des EGA par exemple, ce sont ces mêmes associations qui se sont mobilisées pour élaborer les plans de filière ; et le combat continue ! Il faudra peut-être ressortir le bleu de chauffe ! Ne l'oublions pas, les élections chambre définissent la représentativité syndicale. Qui d'autres que Fnsea 63 et JA 63 montent au créneau ou tentent de faire bouger les lignes dans le département ? Personne, et ça c'est nos valeurs !

Que proposez-vous pour demain ?


La vraie question est celle de la responsabilité : veut-on demain retrouver les moyens de redonner du poids à la profession ? Pour cela nous devons jouer la complémentarité entre le syndicalisme et la chambre d’agriculture. Gagner la Chambre c’est avoir les outils et les partenaires pour défendre les intérêts de la profession à l’échelle du département ; c’est aussi le remettre en selle dans le cadre de la région et mettre fin à son isolement.  C’est rétablir le poids de la profession dans les collectivités et autres instances de décision. C’est enfin redynamiser les territoires en réactivant notre réseau Fnsea-JA, en remettant du collectif dans la définition de nos stratégies et en réunissant à nouveau nos partenaires agricoles autour de la table.
L’équipe sortante de Sébastien Gardette attend un appui politique, nous, nous comptons sur nous-mêmes et la force de notre maillage professionnel.
La première des responsabilités c'est de Voter massivement pour redevenir majoritaire et envoyer un signe fort de la profession à nos interlocuteurs...


Propos recueillis par C.Rolle


* Président de la FDPL, secrétaire général adjoint de la FRSEA massif central, président de l’OP Thuaire et président de l’association des producteurs de lait du Massif central.

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