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Journée internationale des droits des femmes
Rencontre du Préfet avec Jeanne Orlianges, une agricultrice engagée et passionnée

Ce samedi 8 mars, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, le nouveau préfet de Corrèze, Vincent Berton, a rendu visite à Jeanne Orlianges. Cette agricultrice réside au Fargettes, un hameau de Saint-Merd-les-Oussines, sur le plateau des Millevaches.

Une exploitation familiale de longue date 

Jeanne est à la tête d’une exploitation bovine de 205 hectares, créée en 1914 par son arrière-grand-père, qu’elle a reprise en 2002. L'exploitation se distingue par son élevage de 90 mères allaitantes de race Limousine et 5 taureaux, tous inscrits au Herd Book. Le renouvellement du cheptel s’est toujours fait par les taureaux, une tradition que Jeanne perpétue avec fierté. 

Modernisation et adaptation 

Son conjoint ne travaillant pas à la ferme, Jeanne a dû s'équiper pour optimiser son temps et économiser ses forces. Les progrès techniques et la mécanisation lui sont d'une grande aide. 

Moi, je me suis équipée d'une dérouleuse, se réjouit-elle. Cela me permet de nourrir les animaux rapidement et sans effort. En tant que femme, cela change bien la donne, quand même ! »

La ferme est centrée autour des bâtiments d’élevage, et Jeanne utilise un logiciel de gestion de troupeaux, une application sur son téléphone, ainsi que deux caméras de surveillance. Ces outils modernes simplifient considérablement son travail quotidien. 

Une vie équilibrée et passionnée 

Malgré les périodes intenses de vêlage ou de fenaison, Jeanne n'a jamais regretté son choix de vie. Lorsque le calme revient, elle peut consacrer plus de temps à ses deux garçons et à sa passion pour la course à pied. Cette année, elle a trouvé un jeune apprenti hors cadre qui lui a permis de se dégager 21 jours pour souffler et s’organiser autrement. 

Une activité parallèle enrichissante 

En parallèle de son activité agricole, Jeanne est devenue juge unique depuis 2007 – une fonction exercée par seulement une dizaine de femmes pour une centaine de juges en France. 

Cela me permet de voyager, car la race Limousine est présente dans 80 pays dans le monde. C’est l’occasion de voir d’autres élevages et d’autres formes d’agriculture », explique-t-elle. 

Le loup : un enjeu majeur pour les éleveurs corréziens 

La présence du préfet a été l’occasion d’échanger directement avec les agriculteurs sur les défis qui les préoccupent. Parmi les sujets prioritaires abordés : la problématique du loup et ses impacts sur l’élevage. Étaient présents lors de cette rencontre Daniel Couderc et Marie-France Forest de la Chambre d’Agriculture, ainsi que Baptiste Hayma, éleveur de bovins et ovins et représentant des Jeunes Agriculteurs. Installé sur le même canton que Jeanne, il a dû prendre une décision radicale : réduire son cheptel ovin des deux tiers après avoir subi plusieurs attaques de loups. 

Alors que certaines associations écologistes militent pour le reclassement du loup en espèce "strictement protégée", les éleveurs réclament, eux, le classement de la Corrèze en "zone difficilement protégeable". Ce statut leur permettrait d’effectuer des tirs de défense et de prélèvement sans avoir à mettre en place, au préalable, des mesures de protection souvent inadaptées et financièrement lourdes. 

Avec l’approche du printemps et la sortie prochaine des troupeaux, l’inquiétude grandit face au risque de nouvelles attaques. Les éleveurs refusent catégoriquement le classement de la Corrèze en cercle 1, qui imposerait l’utilisation simultanée de deux moyens de protection sans garantir une reconnaissance systématique des prédations ni une indemnisation à la hauteur des pertes subies. 

Le préfet s'est dit ouvert au dialogue entre agriculteurs et écologistes, affirmant que des solutions sont possibles pour améliorer la situation. 

Il a précisé : « Il ne s’agit pas de chasser le loup, mais le tir pour défendre son troupeau est autorisé. Vous avez le droit de protéger vos bêtes. » 

Il a également suggéré de passer par les louvetiers pour gérer cette problématique. Les éleveurs ont exprimé leur crainte que le loup se fixe en Corrèze, ce qui pourrait entraîner un recul de l'élevage, aggravé par le vieillissement de la population agricole. 

Le renouvellement des générations : un enjeu vital 

Autre sujet central abordé avec le préfet : l’avenir des exploitations agricoles. Comme l’a souligné Daniel Couderc, dans les dix prochaines années, une ferme sur deux changera de main. Assurer le renouvellement des générations et accompagner les transmissions est un défi crucial pour garantir la pérennité de l’agriculture corrézienne. Plus que jamais, il est essentiel de mettre en place des politiques d’accompagnement et des mesures incitatives pour permettre aux jeunes de s’installer et de maintenir une agriculture vivante et dynamique sur nos territoires. 

Un parcours inspirant 

Cette visite a mis en lumière le parcours inspirant de Jeanne Orlianges, une femme déterminée qui allie tradition et modernité dans son exploitation agricole, tout en s'épanouissant dans ses passions et ses engagements. 

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