Jeunes Agriculteurs
Rencontre avec Mikaël Vacher de Chassagnes
En 2008, Mikaël Vacher a créé un Gaec avec ses parents. Un jeune éleveur passionné qui tenait absolument à rester dans le milieu agricole et dont l'installation a été permise grâce à l'activité agro-touristique développée par ses parents depuis 12 ans.
![Mikaël Vacher en compagnie de ses vaches laitières.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_T30Z75G21_web.jpg.webp?itok=xuVFleqB)
![Dans la nouvelle stabulation en mezzanine, un poste d’observation a été installé au dessus de la salle de traite, pour les visiteurs.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_T30Z75G2_0.jpg.webp?itok=UDi-Md5M)
![La nouvelle stabulation des Vacher sera bientôt habitée !](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_T30Z75G2_1.jpg.webp?itok=_tAgK2Ep)
Le 1er avril 2008, Mikaël Vacher a rejoint ses parents Jean-Paul et Isabelle, sur l’exploitation familiale à Chassagnes. Baigné depuis sa naissance dans l’univers agricole, ce jeune homme a toujours pensé devenir un jour agriculteur. Toutefois avant de s’installer, Mikaël a souhaité découvrir d’autres horizons en réalisant son stage «6 mois» au Québec.
Une expérience très enrichissante duquel il est ressorti transformé : «Ce séjour à l’étranger m’a apporté de la maturité et de l’autonomie. J’ai également découvert une autre culture et des éleveurs qui n’ont pas du tout le même rapport à la terre qu’ici. Les éleveurs qui m’ont accueilli gèrent leur exploitation comme une entreprise et si cette dernière venait à faire faillite, ils n’hésiteraient pas à la vendre pour se consacrer à d’autres activités».
S’installer sans délai
De retour de cette aventure, ses parents étant encore loin de l’âge de la retraite, il a choisi de s’installer sans délai de manière à pouvoir rembourser assez tôt les prêts souscrits pour investissements. Toutefois, à la sortie du stage «40 heures», son installation sur l’exploitation familiale semblait difficile : «j’avais un projet de construction d’une stabulation mais le quota lait était insuffisant pour en tirer un revenu correct. Puis, suite à une réflexion conduite avec le CER FRANCE Haute-Loire, nous avons finalement réduit le coût de la construction de la stabulation et nous avons ajouté un atelier de veaux gras qui fonctionnera de manière provisoire, en attendant l’arrivée de quotas supplémentaires.
Sans l’activité d’agro-tourisme qu’avait lancé mes parents il y a 12 ans, mon installation n’aurait pas été possible».
Cette activité d’accueil à la ferme rémunère pratiquement l’un des trois associés de ce Gaec. Au côté de sa mère, Mikaël (qui s’occupe de la traite, des veaux et de la conduite technique du troupeau de vaches laitières) participe régulièrement et volontier à cette activité complémentaire : «Pour nous, cela représente une ouverture sur les autres et c’est aussi un bon moyen de communiquer auprès des citadins notre vision de l’agriculture».
La stabulation toute neuve que le Gaec devrait très bientôt utiliser a d’ailleurs été conçue en fonction de cette activité qui induit la visite de la ferme. A l’avenir, Mikaël et ses parents aimeraient accroître leur production de lait pour atteindre 400000 L dès que possible (contre 240 000 L à produire en 2009) et projette de construire un deuxième bâtiment pour le stockage du fourrage ; bâtiment qui sera équipé de panneaux photovoltaïques en vue de produire de l’électricité.
L’avis de l’agriculteur
Qu’est-ce qui vous séduit dans le métier d’agriculteur ?
Mikaël Vacher : “J’aime beaucoup l’élevage, le contact avec les animaux. J’apprécie aussi beaucoup la mentalité agricole et l’ambiance conviviale qui règne au sein des JA. Rien ne me déplaît vraiment dans ce métier, si ce n’est la paperasserie à laquelle on a souvent peu de temps à consacrer. Un seul inconvénient toutefois avec la traite. En ce qui me concerne, il était hors de question que j’assure la traite tôt le matin 365 jours par an ! C’est pourquoi avec mes parents nous avons mis en place des tours de garde en vue que l’on puisse se libérer de la traite un dimanche sur deux. Mon père, qui jusqu’à présent assumait cette tâche tous les jours, a bien apprécié ce changement. A l’avenir, nous aimerions également prendre quelques jours de congé par an”.
Si vous aviez été dans l’impossibilité de vous installer, vers quel métier ou domaine d’activité vous seriez-vous tourné ?
M.V : “J’aurais pu devenir ouvrier agricole en France ou ailleurs car j’ai eu quelques propositions avant de m’installer. Mais ce que je ne voulais pas, c’est devenir ouvrier agricole sur l’exploitation de mes parents ; je préfère participer à part entière aux décisions du Gaec en tant qu’associé. En tout cas, je serais resté dans le domaine agricole peut-être en tant que commercial”.
Etes-vous inquiet pour votre avenir professionnel ?
M.V : “Je suis surtout inquiet à court terme au sujet du prix du lait d’autant que je viens de m’installer et d’investir dans un bâtiment. Toutefois, je suis persuadé que des solutions seront trouvées pour le lait et je reste convaincu qu’il faudra toujours des producteurs et je crois que les politiques en ont conscience”.