Quelle parcelle dois-je réserver pour la lentille ?
La saison 2020 s’achève et les premiers résultats laissent
apparaître des récoltes peu satisfaisantes pour la plupart des producteurs.
■L’équipe de l’ODG et celle de la commission technique ne baissent pas les bras et réfléchissent comment enrailler la baisse de rendement. Notre AOP mérite que nous nous battions pour sa pérennité et pour le respect de ceux qui ont tout fait pour qu’elle existe. De ce fait pour la saison 2021, il faudra se poser une vraie question. Si on regarde les parcelles de cultures de lentilles de cette année, on remarque que celles qui ont eu un rendement correct avaient un précédent de prairie ou encore étaient des parcelles avec un couvert d’avoine voire de seigle.
Intérêt d'un précédent prairie et des couverts automnaux
Effectivement dans le premier cas, la culture peut profiter d’un sol avec une meilleure structure et possédant un état sanitaire plus propice à la lentille. De plus, le désherbage peut être nettement diminué.
Concernant le couvert automnal, il a pour but de gérer l’enherbement de la parcelle sur la culture qui suivra, d’améliorer la porosité et l’aération du sol pour un meilleur développement racinaire et d’entretenir la vie biologique du sol (bactéries, champignons, vers de terre), élément indispensable pour le cycle de développement de toute culture. Il est possible d’utiliser l’avoine de printemps, l’avoine diploïde ou d’hiver pour réaliser ce couvert et celle-ci peut même être associée avec des crucifères (types colza, radis fourrager…) qui auront un rôle de restructuration du sol grâce à leur racine pivotante.
L’avoine qui a un fort pouvoir de tallage aura pour rôle de couvrir rapidement le sol et ainsi de maitriser les mauvaises herbes et d’utiliser l’azote du sol ce qui favorisera le développement des nodosités de la lentille.
La densité de semis de l’avoine reste encore à caler mais pour avoir un bon " mulch " sorti hiver, il est conseillé de semer au-delà de 100 kg et jusqu’à 160kg/ha. L’objectif étant de couvrir abondamment le sol, de le nourrir pendant l’hiver et de pomper l’azote du sol pour l’implantation d’une légumineuse telle que la lentille.
La destruction de l’avoine se fera grâce au gel (si gel conséquent… à -10°C) pour l’avoine de printemps et diploïde. Pour l’impact agronomique cité ci-dessus, il faut avoir une biomasse conséquente entrée d’hiver.
Pour l’avoine d’hiver la destruction passera par les outils mécaniques ou chimiques. Plus le couvert sera développé, plus il se montrera sensible au mode de destruction.
Des leviers optimistes
pour les campagnes à venir
Cette réflexion faite en fin de campagne a pour but de ressortir des procédés culturaux qui sembleraient avoir bien fonctionné cette année 2020 et qui pourraient nous servir de ligne de conduite pour les années à venir car le choix des parcelles et la rotation des cultures avec mise en place de légumineuses sont des leviers optimistes pour les campagnes à venir.
Nous sommes dans la période où les assolements et les rotations se réfléchissent et se mettent en place ; de plus les semis d’avoine et de seigle sont toujours possible à réaliser. Ces nouvelles méthodes mises en place correspondent à l’évolution climatique et les résultats obtenus cette année sont porteurs d’espoir pour la culture de la Lentille Verte du Puy AOP.
L’ODG Lentille Verte du Puy