Puy-de-Dôme : quelle délinquance en zone rurale ?
Les actes de délinquance n'épargnent pas les zones rurales. Le préfet, la police, la gendarmerie, le parquet et les douanes ont présenté leurs résultats pour l'année 2024.
Les actes de délinquance n'épargnent pas les zones rurales. Le préfet, la police, la gendarmerie, le parquet et les douanes ont présenté leurs résultats pour l'année 2024.
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Les zones rurales ne sont pas épargnées par la délinquance.
Une hausse de 3 % des faits a été enregistrée sur l'année 2024. Cette hausse a été qualifiée de « contenue » par le préfet, Joël Mathurin, au vu de « la hausse des années post-covid ».
Le trafic de stupéfiants, la sécurité routière et les violences sexuelles occupent le haut du tableau. Concernant les vols dans les exploitations agricoles, aucune donnée n'a été communiquée.
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Trafic de stupéfiants : de Saint-Jacques à La Bourboule
« Pour répondre à ces augmentations, nous avons conduit des actions coup de poing, de long terme et de prévention », introduit le préfet, Joël Mathurin. Une opération "place nette XXL" s'est tenue pendant 3 semaines au printemps 2024, suivie par d'autres du même type. Au total, 320 individus ont été interpellés, et plusieurs dizaines de kilos de drogues ont été saisies.
Bien qu'une grande partie du trafic de stupéfiants soit concentrée dans la capitale auvergnate, les zones rurales ne sont pas vraiment épargnées. « Un trafic de stupéfiants a ainsi été démantelé à La Bourboule, où un individu se fournissait à Saint-Jacques et revendait à une quinzaine de clients », indique Dominique Puechmaille, procureure de la République.
Deux autres cas ont touché Ambert et Issoire. « En zone rurale, il y a moins de points de deal, certes, mais nous sommes confrontés tout pareil à l'usage de stupéfiants. On retrouve toutes les formes de délinquance, même si les modalités sont différentes », complète la colonelle Maddy Scheurer, à la tête du groupement de gendarmerie du 63.
Sécurité routière, un fléau qui n'en finit pas
Ce sont près de 37 personnes qui ont perdu la vie sur les routes du Puy-de-Dôme en 2024. « C'est encore trop, même si, en 2023, on en comptait 45. Cela signifie que nous avons évité des drames, même s'il reste beaucoup à faire », a détaillé le préfet. Parmi les trois principales causes d'accidents mortels, on retrouve la consommation de stupéfiants, d'alcool, ainsi que la vitesse. On estime qu'il y a un mort tous les dix jours sur les routes puydomoises.
« Les zones rurales n'y échappent pas. Beaucoup souffrent d'addiction et prennent la voiture. Mais il y a ensuite beaucoup de conséquences quand les ruraux perdent leur permis et ne peuvent plus se rendre au travail », ajoute Maddy Scheurer.
Des violences sexuelles plus souvent dénoncées ?
Enfin, l'augmentation de 22 % des violences sexuelles est à prendre avec des pincettes selon le préfet. « C'est une bonne chose, car ça signifie que les faits sont plus déclarés. Ça a toujours existé, ça existait déjà au début du siècle dernier, mais maintenant la honte change de camp. En zone rurale, auparavant, il y avait une approche honteuse de ces faits », conclut-il.