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Provenance montagne : le boeuf veut suivre l´exemple du porc

La nouvelle marque "Boeuf de montagne" a été officiellement présentée mercredi 2 mars au Salon de l´agriculture. Une démarche qui s´inspire de celle de la filière porcine.

La filière bovine affiche clairement son intention de suivre l´exemple de la filière porcine pour décliner le signe de qualité "montagne". Comme elle, elle a créé en début d´année une interprofession nationale, baptisée "Association Bovi-montagne" (ABM), qui est le pendant d´APM pour le porc. Ces deux interprofessions sont d´ailleurs co-propriétaires?de la nouvelle marque "Boeuf de montagne", officiellement lancée mercredi 2 mars lors d´une réception dans le cadre du Salon international de l´agriculture. Même présentation, même déclinaison graphique sur les étiquettes, même barquette verte, le "Boeuf de montagne" aspire à copier le "Porc de montagne" jusque dans l´organisation économique originale qu´il a mis en place, autour d´une "plate-forme de vente". Si la marque existe, le produit n´est toutefois pas encore commercialisé. "Nous avons rédigé avec le ministère un règlement technique qui prévoit que les animaux devront être nés, élevés et abattus en zone de montagne. Nous travaillons maintenant à un projet de cahier des charges", explique le Cantalien Patrick Bénezit, président d´ABM et secrétaire général adjoint de la FNB (Fédération nationale bovine).

Garder la maîtrise de la filière

L´engagement des éleveurs, le tri des animaux, le choix des races à viande, le caractère extensif des élevages sont selon lui des points que devra reprendre le cahier des charges. Mais l´enjeu, c´est surtout de faire en sorte que les éleveurs gardent la maîtrise de cette filière jusque dans son organisation commerciale, afin qu´ils puissent en capter les plus-values. "En tant qu´éleveur, je veux tout savoir, y compris à quel prix mon produit sera vendu. Pas question de lâcher sur le terrain des commerciaux qui seront tentés de brader la marchandise : il faut une politique tarifaire unique, connue des éleveurs, sinon on assistera au jeu de massacre que connaît le secteur des fromages, face à des distributeurs qui tirent les prix à la baisse, persuadés que leurs concurrents touchent le produit moins cher", souligne Patrick Bénezit. D´où l´intérêt que porte la filière bovine à l´organisation commerciale mise en place par APM, au travers d´une plate-forme de vente, unique interlocuteur de la grande distribution. "Dans l´intérêt des éleveurs, il est souhaitable qu´on se rapproche le plus possible de ce modèle", convient Jean Bonnet, vice-président d´ABM.

La distribution intéressée

Ce à quoi, contrairement à ce qu´on pourrait penser de prime abord, la grande distribution n´est pas hostile. "D´une part, dans des formules comme celles-là où on cherche avant tout à proposer des produits différents, il n´y a pas vraiment de bagarre sur les prix. D´autre part, nous avons besoin d´avoir face à nous des lieux de regroupement avec un minimum de stratégie, des interlocuteurs capables d´écouter les besoins des consommateurs et d´y répondre, et une garantie de pérennité", témoigne Jacques Michault, directeur des achats alimentaires de l´enseigne Monoprix, qui distribue déjà le Porc de montagne et se dit intéressée par le Boeuf de montagne. "Cette démarche peut mécaniquement profiter de la dynamique engagée autour de celle du porc, à condition bien sûr qu´il n´y ait pas de rupture entre elles", ajoute-t-il. Et de louer la forme de partenariat nouée avec APM sur le signe montagne.?"On?est?pile?dans?le développement durable?tel?que nous l´envisageons. C´est pas du marketing, mais une démarche assise sur une volonté partagée de développer à la fois la production et la commercialisation d´un produit au?bénéfice?de?tous",?affirme M. Michault, selon qui le Porc de montagne est "une démarche moderne"?en?phase?avec?les attentes de distribution.

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