Préparer déjà l’élevage cantalien à “l’après 2013”
La session de la Chambre d’agriculture n’a pas boudé son plaisir sur l’avancée historique du bilan de santé de la Pac. Un acquis sur lequel son président appelle à rebondir.
Jamais depuis la réforme de la Pac de 1992, l’élevage, et en particulier les zones herbagères, n’étaient parvenues à se faire entendre et à combler “le trou de l’herbe” et les inégalités de soutiens des aides européennes. Depuis février, ce qui était encore inconcevable il y a un an est acquis et pour Louis-François Fontant, président de la Chambre d’agriculture - réunie en session le 27 avril - “même si on n’a pas obtenu tout ce qu’on voulait, c’est une avancée extrêmement positive et une très belle victoire pour nos zones”. Une réorientation historique qui offre de la lisibilité pour les quatre prochaines années, mais qui ne saurait suffire à assurer l’avenir des exploitations cantaliennes. “L’agriculture ne s’arrête pas au bilan de santé de la Pac, a mis en garde le président Fontant. Il nous faut travailler sur les systèmes qui fonctionnent bien avec au moins ce qu’on connaît de la Pac. Bien sûr, il faut qu’on y intègre la question du prix des produits, des charges et les itinéraires techniques.”
L’héritage Barnier
Cette incitation à rebondir a été pleinement relayée par le préfet Mourier, évoquant un discours du ministre Barnier à Tiviers, “laissé en héritage et qu’il vous appartient de faire fructifier en continuant à construire l’économie agricole sur des filières plus fortes”. Car selon le représentant de l’État, le plus dur reste à venir avec la question du budget de l’Union européenne après 2013 et ce, d’autant plus que la présidence française n’est pas parvenue à convaincre ses partenaires d’aborder le fond (quelle agriculture européenne ?) avant les arbitrages financiers. Un ouvrage que le syndicaliste Patrick Bénézit appelle à mettre sur le feu dès 2009. Mais pour l’heure, d’autres fronts toujours allumés ne cessent d’attiser le désarroi des producteurs : celui du marché des produits laitiers qui continue de plonger du fait d’une offre surabondante, entraînant l’effondrement du prix payé aux producteurs ; celui de la filière porcine “toujours pas sortie de la crise et la grande oubliée du bilan de santé de la Pac” comme l’a rappelé, amer, Olivier Molénat : “Et maintenant, on craint l’impact de la grippe mexicaine qui risque de nous remettre à plat. Si la production porcine s’effondre dans notre département et dans d’autres régions, la production bovine sera aussi mal avec la fermeture d’abattoirs”, a prévenu le responsable des Jeunes agriculteurs, même si, pour l’heure, la consommation de viande porcine ne semble pas fléchir.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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