Effet Pac
Premières simulations locales
La Chambre d’agriculture a simulé l’évolution des soutiens européens sur un échantillon de 232 exploitations cantaliennes. Les résultats sont positifs mais restent provisoires.
Un gain de 7500€ par exploitation pour les 91%d’élevages cantaliens étudiés : ce sont les résultats des simulations de l’impact de la réforme de la Politique agricole commune sur 232exploitations cantaliennes qui ont suivi les formations correspondantes ce début d’année. Bien sûr, il ne s’agit que d’une première évaluation des changements générés par la réforme sur la base des éléments connus suite au Conseil supérieur d’orientation (CSO) du 17décembre (lire par ailleurs), mais elle tend à confirmer dans les grandes lignes les acquis attendus par la profession cantalienne. Pour autant, il convient de regarder ces chiffres avec prudence. Ces 232élevages, dont les simulations ont été exploitées par la Chambre d’agriculture, sont représentatifs des systèmes de production locaux avec une très forte prédominance d’éleveurs bovins viande (136allaitants purs), bovins lait (44laitiers spécialisés et 46doubles troupeaux) et 5ateliers ovins spécialisés, précise Patrick Chazal, responsable du pôle Développement économique. Sur cet échantillon, la “machine à calculer” spéciale Pac n’a identifié que 21 exploitations qui subiront une diminution de leurs subventions européennes. En comparant leur portefeuille de soutiens attendus en 2019à leur situation 2013 (premier et second piliers compris), ces éleveurs perdront entre 1 et 15% d’aides. En revanche, la très grande majorité (211 sur 232) devraient bénéficier d’une nette revalorisation avec +18%d’aides communautaires en moyenne géométrique. Soit en valeur absolue +7500€ par exploitation pour 1,29part Pac sur ces structures, et ramené à l’actif, un gain de 5800€.
Laitiers et mixtes gagnants
En décortiquant ces statistiques, la Chambre d’agriculture a pu évaluer les conséquences par production. Les 44laitiers spécialisés sont tous gagnants dans cette réforme à hauteur de +22%d’aides en moyenne (+7700€ pour 1,26part Pac, et +6111 €/actif), hormis un élevage (qui perd 1%). Une revalorisation essentiellement liée à l’accroissement des montants des aides découplées et au fait qu’un certain nombre de producteurs laitiers - de Châtaigneraie notamment - qui ne touchaient pas la PHAE pourront émarger à une ICHNrevalorisée. Ce qui viendra compenser les effets de la convergence moins favorable en production laitière. Dans cette simulation, les élevages bovins mixtes seraient aussi nettement bénéficiaires de la redistribution des soutiens de l’UE: 45 des 46exploitations de cet échantillon voient leurs subsides revalorisés de 24%, soit +10800€ pour 1,5part Pac (+7200 €/actif). “Ce qui donne une idée de l’impact qu’aurait la reconnaissance des actifs”, glisse Patrick Chazal.Chez les allaitants spécialisés, 118 des 136élevages profiteront d’un bonus de 15%, c’est-à-dire +5 200€/actif. Les autres perdent en moyenne 10%(1). Quant aux élevages ovins, trois sur cinq bénéficient d’un impact positif, du fait principalement de la convergence des soutiens, avec un gainde 8100€/actif.
L’effet ICHN
Une analyse sur l’ensemble de l’échantillon révèle les leviers de revalorisation sur l’un ou l’autre des piliers : près de 88%des élevages étudiés sont gagnants sur les aides du second pilier (+22%) du fait de la revalorisation des ICHN. Près de huit exploitations sur dix sont bénéficiaires sur les aides découplées (+23%, du fait d’un montant moyen de DPUinférieur à la moyenne hexagonale). Le ratio est moins favorable pour les aides couplées avec 67perdants (- 18% de montant d’aides) pour 165gagnants (+25%) sachant qu’en l’absence des derniers arbitrages PMTVA, c’est là que se situent les plus grandes incertitudes. Pour répondre à la demande des agriculteurs, la Chambre d’agriculture envisage une nouvelle vague de formations à la fin de l’été. Elle propose par ailleurs, à la demande, des simulations individuelles, notamment dans cette période de déclaration des aides Pac.
(1) Il s’agit notamment de détenteurs de droits spéciaux (ateliers de veaux de boucherie, engraisseurs sans surface...) pour lesquels la profession travaille à des solutions pour éviter une trop forte érosion de leurs aides.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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