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UNIPLANÈZE
Comment l'extension d'une usine va garantir la valorisation sur le territoire des productions agricoles ?

Agrandie, l’entreprise qui commercialise des grandes marques de recettes de terroir se donne les moyens à tendre vers un approvisionnement 100 % auvergnat.   

L’ambition et l’audace des trois co-dirigeants ont été relevé par la présidente de Saint-Flour co et le préfet du Cantal. 
© Renaud Saint-André

Enfin ! Le dossier de financement a été assez long à être monté et, même trouver une date pour inaugurer l’extension des ateliers d’Uniplanèze, a tardé un peu. Mais c’est chose faite depuis jeudi 10 octobre et, si cette modernisation était tant attendue, c’est qu’il en allait de la pérennité du site de production sanflorain : normes bio et surtout IFS obligent. Cette certification pour les fournisseurs d’aliments des marques de distributeurs - dont Uniplanèze fait partie - est un gage de sécurité et d’hygiène pour les acheteurs industriels. 
Car si, dans le Cantal, tout le monde connaît les marques emblématiques que désormais elle produit - “Mère Lavergne”, “Frères Lavergne”, “Père Jean”, “Julhes”... - ce n’est que moitié de son activité. L’entreprise fournit aussi des grandes marques et enseignes de GMS, soit avec ses propres compositions, soit avec des recettes à façon.  

 

9,7 millions investis 

Autre raison qui justifie l’extension des ateliers de la zone Rozier-Coren passés de 1 900 à 4 300 m2 couverts : le développement de l’entreprise. Entre 1 200 et 1 500 tonnes de produits finis sont livrées, ce qui représente presque le double en quelques années. Mais pour se moderniser, les co-dirigeants Yannick Rousaire, Dominique Sabot et Vincent Echégut, ont eu besoin de coups de pouce financiers. Sur le même principe que l’atelier-relais adopté il y a une vingtaine d’années pour la construction du premier bâtiment, l’extension a été entièrement financée par Saint-Flour communauté
Les 4,2 million d’euros investis sont remboursés sur le loyer du crédit-bail accordé à l’entreprise, explique la présidente, Céline Charriaud. La collectivité a bénéficié pour cette opération d’un soutien de l’État à hauteur de 700000€, comme l’a rappelé le préfet, Laurent Buchaillat. Aux bâtiments, s’ajoute un apport de foncier - l’équivalent d’une participation de 260000€ - et la création d’un parking de 50 places d’une valeur de 180000€, également financés par l’interco. Voilà pour la partie foncière. Mais ce n’est pas tout. 

 

Économie d’eau et d’électricité 

Le projet comprenait aussi 5,5 M€ d’équipements pour la production agroalimentaire, mais aussi pour la production d’énergie et la réduction de la consommation d’eau, afin d’alléger les charges. Sur le volet modernisation de l’outil, la Région a accordé 500000€ au titre du Pacte-Cantal  et 370000€ de fonds européens  Feader, confirme Bruno Faure, conseiller régional délégué à l’Auvergne. Sur le pan relatif aux économies d’eau et d’électricité, l’Ademe (État) a participé à hauteur de 300000€. L’ensemble du projet vise à réduire la consommation énergétique de 25 à 30 % et la consommation d’eau de 40 à 45%, soit près de 12000m³ économisés chaque année. “Profitable à tous”, comme l’a souligné Philippe Delort, maire de Saint-Flour. 
Pour atteindre ces objectifs ambitieux, l’entreprise a misé sur des solutions innovantes : nouvelles centrales de production de froid à gaz naturel, réfection totale du système de production de vapeur, récupération de chaleur sur les autoclaves, installation de systèmes photovoltaïques... En outre, le stockage (notamment des contenants) était jusqu’alors externalisé. Intégré dans le site de production, il permet de gagner du temps et surtout d’éviter des allers-retours, contribuant ainsi à la décarbonation.  

Cette métamorphose profite aussi à la soixantaine de salariés d’Uniplanèze et à la préservation des savoir-faire de produits de qualité, sans conservateurs ni additifs, où l’objectif est de mettre en avant un approvisionnement 100 % auvergnat. Des barquettes de produit frais ou des conserves qui génèrent un chiffre d’affaires de 9 M€ pour lequel Yannick Rousaire, Dominique Sabot et Vincent Echégut espèrent une progression annuelle de 22 % dès 2027. Les différents invités à l’inauguration de l’extension ont tous félicité les co-dirigeants de “faire briller l’Auvergne bien au-delà de ses frontières”. 
En ce sens, le secteur recherche et développement de l’entreprise travaille à répondre aux nouvelles demandes des consommateurs et envisage pour cela de créer de nouveaux produits en élaborant de nouvelles recettes, mais également à initier une nouvelle gamme festive prestige.  De quoi réaffirmer “l’ancrage local” tout en conjuguant “tradition et innovation”, portée par des valeurs de “respect du terroir et d’excellence environnementale”. Là encore, des mots forts soulignés par les personnalités  qui ont effectué, jeudi, la visite des nouveaux ateliers.      


UN PEU D'HISTOIRE
Certes, l’appellation Uniplanèze ne date que de 2008 et sa reprise par un trio de dirigeants ne remonte qu’à 2021. Mais ce “leader mondial du tripou auvergnat” permet à quelques marques iconiques de continuer à traverser les décennies pour atteindre bientôt le siècle d’existence. “Mère Lavergne”, par exemple, a été créée en 1928 à Aurillac ; suivie des “Frères Lavergne” deux ans plus tard ; le “Père Jean” a été lancé à Maurs par la famille Cayrou en 1938... “Julhes”, plus tard, à Saint-Flour. On le devine, ce sont des fusions/rachats qui, au fil de l’histoire, n’en feront plus qu’une. Le Planézard, ArDélis, puis Uniplanèze. Avec pour chaque période des dirigeants passionnés, dont la pugnacité - malgré parfois des périodes difficiles - a été rappelée et saluée, lors de l’inauguration de l’extension de l’atelier sanflorain, flambant neuf.

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