Pourquoi les chasseurs parlent d' "année mitigée” et “d'attaques de toute part” ?
La Fédération des chasseurs du Cantal a tenu son assemblée générale à Aurillac, en présence de la FDSEA et du préfet. Forte de 6 400 chasseurs et 253 Acca, la FDC 15 a rappelé son rôle essentiel dans la régulation des espèces.
La Fédération des chasseurs du Cantal a tenu son assemblée générale à Aurillac, en présence de la FDSEA et du préfet. Forte de 6 400 chasseurs et 253 Acca, la FDC 15 a rappelé son rôle essentiel dans la régulation des espèces.
On le sait, Jean-Pierre Picard est pas connu pour ne pas mâcher ses mots. Certes, avec tact, sans jamais s’énerver, il fait passer ses messages. C’était le cas encore ce samedi, à la halle de Lescudilliers d’Aurillac, à l’occasion de l’assemblée générale de la fédération départementale des chasseurs du Cantal. Dans un contexte cynégétique jugé “mitigé”, le président de FDC 15 fait part d’une “saison moyenne” pour le lièvre en raison d’une “météo sèche”. Elle aura été “compliquée” pour les migrateurs, les bécassines, les grives, les bécasses. Rien à voir avec le grand gibier et une année record pour le sanglier, “et pour la première fois la barre des 3 700 prélèvements franchie, pour le cerf” et, pour la première fois également, “un tableau final qui dépasse les 3 000 réalisations (3 144, ndlr)”.
Boucs émissaires
Alors que le taux de réalisation a également atteint un record pour les chamois (près de 80 %), la situation est restée stable côté chevreuils et mouflons dont les chasseurs ont relevé une augmentation de la population. Pour autant, “cette année fut particulièrement éprouvante, lançait Jean-Pierre Picard. Jamais nous n’avons autant prélevé. Jamais nous n’avons autant eu l’impression de jouer notre rôle de régulation. Pourtant, les attaques sont venues de partout, nous accusant de vouloir laisser échapper les populations, de laisser ces dernières véhiculer des maladies”.
Entre “les demandes de doublement de plan de chasse”, ou des augmentations “de 30 % sans aucune valeur scientifique”, “nous sommes les responsables utiles de tous les maux que peuvent endurer nos partenaires”. JP Picard, président de la FDC15
Il certifie alors que la FDC 15 réalise tous les ans “des suivis sanitaires avec le GDS (groupement de défense sanitaire)” et jusqu’à présent, “nous n’avons relevé aucun foyer épidémique, ni problème sur la faune sauvage, qui plus est sur le cerf”. Chiffres à l’appui, il précise une augmentation des prélèvements de sangliers de 28 % par rapport à l’an dernier, 15 % pour les cerfs, “le tout avec 6 % de chasseurs en moins”. Et d’assener : “Qui oserait dire que les chasseurs ne font pas les efforts nécessaires ? Pourtant, l’État et la profession agricole souhaitent désormais que nous chassions également en avril-mai.” Une remarque loin de passer inaperçue dans la tribune où patientent Joël Piganiol, président de la FDSEA, et Laurent Buchaillat, préfet du Cantal.
Joël Piganiol a tenu à réaffirmer que “le monde agricole et le monde de la chasse sont des partenaires évidents car nous partageons la même ambition pour ce territoire”. Cependant, “on doit nous aussi porter un certain nombre de demandes. Les débats peuvent être virils, mais ils me semblent corrects”. Il existe tout de même des points de tensions avec “le sanglier, d’où la demande portée d’une évolution de la période de chasse sur le printemps”.