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Pour une juste rémunération du travail !

Les agriculteurs de l’Allier ont manifesté leur colère devant la préfecture et la Direction départementale des territoires de l’Allier la semaine dernière à l’appel de la FNSEA03 et des Jeunes Agriculteurs de l’Allier.

Les métiers de l’agriculture sont désormais reconnus par les Français comme essentiels. Une évidence, bien sûr, mais qui s’est finalement révélée lors de la crise sanitaire de la Covid-19. Pourtant, certains voudraient nous alimenter sans manger de viande ou alors avec celle qui viendrait de l’autre bout de la planète, voire synthétisée dans des laboratoires. Un malaise auquel s’ajoute une baisse des revenus agricoles tout en constatant, en parallèle, une hausse des matières premières ou des contraintes réglementaires. Et comme si cela ne suffisait pas, les prix de vente stagnent ou s’effondrent.

Une soixantaine de manifestants
Les agriculteurs, éleveurs ou céréaliers, ne peuvent pas se nourrir eux-mêmes de bonnes paroles et de belles pensées. Mercredi 10 mars, ils étaient près d’une soixantaine, devant les portes de la préfecture de l’Allier pour demander audience au préfet, nouvellement nommé, afin de lui exposer les situations auxquelles ils font face et l’inquiétude qui règne au sein des exploitations.

Une délégation reçue par le préfet Treffel
Une délégation de représentants de la profession a ainsi pu échanger avec le représentant de l’État. Parmi eux, Gilles Cabart, président de la FNSEA03 qui, après une présentation de la ferme Allier, a fait part du « mécontentement sur la sécheresse et la façon dont elle a été traitée et sur la pérennité du système des calamités tel qu’il existe aujourd’hui. Julien Denormandie, que nous avions rencontré quelques jours avant, a évoqué la possibilité d’une remise à plat du système. Le ministre de l’Agriculture qui a également entrevu la possibilité de se diriger vers un système assuranciel. Je reste très mitigé quant à cette éventualité car elle impliquerait des budgets supplémentaires qui pourraient être prélevés sur celui de la PAC ». Gilles Cabart a remis un dossier chiffré, avec l’appui du centre de gestion, sur la santé financière des exploitations bourbonnaises, comme il l’avait fait auprès du ministre quelques jours auparavant ; montrant que l’ensemble des filières sont à la peine.

Sécheresse, loi Egalim…
Les États Généraux de l’Alimentation et la loi ÉgaLim ont également été évoqués lors de cet entretien par Cédric Fournier, président de Jeunes Agriculteurs de l’Allier : « Les prix doivent être plus encadrés et les neuf amendements respectés.
La composante du revenu est faite par le prix mais aussi par les charges sans oublier toutes les contraintes auxquelles nous devons faire face tous les jours et qui vont encore s’alourdir à cause des zones vulnérables, de non traitement, des normes en lien avec le bien-être animal. Il faut se battre sur les prix en fonction de nos coûts de production ». Gilles Cabart complétant qu’« aujourd’hui, les prix ne se décrètent pas mais nous devons travailler avec l’ensemble des filières avec l’aide de l’État pour obtenir des prix garantis en adéquation avec nos coûts de production ». Une analyse confortée par Christophe Jardoux, vice-président de la FNSEA03 : « ce qui compte dans l’esprit de la loi, c’est, qu’aujourd’hui, telle qu’elle a été faite, il n’y a pas les outils pour contrer ces monopoles de la grande distribution.
Ceux qui ont été utilisés jusqu’à présent ne sont pas utilisables car n’importe quel abatteur qui se retournerait contre son fournisseur, se verrait retirer sa matière première dès le lendemain. Malheureusement, nous savons que les élections approchent et je ne vois pas le ministre rouvrir la loi à la discussion. J’ai peur qu’on nous conduise dans un piège en voulant nous faire travailler sur cette loi ».
Les agriculteurs demandent tout simplement le renforcement de la loi afin qu’elle soit plus contraignante avec la mise en place de pénalités.

… loi climat et PAC.
Méfiance également par rapport à la loi climat dont « seul le secteur agricole sera véritablement impacté », selon Gilles Cabart en matière d’environnement et d’écologie. Nous devrons sans doute payer encore et nous constituons des proies fragiles ».
La PAC a également été abordée avec un souci, pour les représentants agricoles, qu’elle reste en l’état et que le volet « paiement vert », qui représentera peut-être 70 € du premier pilier, concerne véritablement l’ensemble des exploitations de l’Allier. Sans ça, de nombreuses structures ne pourront survivre.

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