« Pour une application claire de la loi Égalim 2 »
Durant trois jours et deux nuits, du 23 au 25 février, les syndicats FRSEA et JA Aura ont bloqué la plateforme logistique de Carrefour à Saint-Vulbas (Ain). Le même type d'opération a eu lieu dans le département de l'Allier où une cinquantaine de personnes ont manifesté devant la centrale d'approvisionnement de vingt hypermarchés E. Leclerc.

Adrien Bourlez, président de la FDSEA de l'Ain, s'est dit « satisfait de la mobilisation ». Au total, près de 300 agriculteurs venus de plusieurs départements (Ain, Rhône, Drôme, Isère, Loire, Savoie et Haute-Savoie) ont répondu à l'appel des syndicats agricoles régionaux FRSEA et JA Aura pour bloquer la plateforme logistique Carrefour à Saint-Vulbas (Ain) du 23 au 25 février dernier. Ils se sont relayés jour et nuit pour faire pression sur l'ensemble des distributeurs et industriels de l'agroalimentaire avant l'ouverture du Salon de l'agriculture et obtenir des garanties quant au respect de la loi Égalim 2, en vigueur depuis le 1er janvier. Celle-ci implique une contractualisation sur les matières premières agricoles entre un vendeur et un acheteur. De manière schématique, dans le cadre d'une filière, un agriculteur contractualise avec une coopérative ou un abatteur, lequel contractualise également avec un distributeur, un transformateur ou autre. Le prix d'achat est négocié selon différents indicateurs.
Problème, les syndicats agricoles majoritaires (FRSEA et JA Aura) estiment que certains opérateurs ne jouent pas le jeu de la négociation et refusent de contractualiser à un prix rémunérateur pour les agriculteurs. La plateforme de Carrefour n'a pas été visée au hasard, « ça aurait pu être Leclerc, Auchan ou une autre », mais elle est située dans une zone limitrophe avec l'Isère et le Rhône facilitant l'afflux des manifestants et est connue des syndicats, puisque ces derniers l'avaient déjà prise pour cible en 2016 lors d'une précédente mobilisation.