ADAPTATION
Piloter la transition agroécologique des exploitations
L’Institut de l’Élevage fait le point sur le développement de l’outil de pilotage CAP’2ER dont l’objectif est d’évaluer l’empreinte environnementale d’une exploitation et d’en identifier les marges de progrès.
L’Institut de l’Élevage fait le point sur le développement de l’outil de pilotage CAP’2ER dont l’objectif est d’évaluer l’empreinte environnementale d’une exploitation et d’en identifier les marges de progrès.
Agréé par le ministère de l’Environnement, CAP’2ER est constamment actualisé pour prendre en compte les travaux de recherche, l’intégration des méthodologies « Label Bas carbone » et assurer la communication entre les différents outils informatiques des Instituts Techniques. En effet, si les premiers travaux ont débuté en 2015 en bovins lait, puis viande, ce n’est qu’en 2022 qu’ils s’étendent aux ovins lait et viande, caprins. En 2023, seront intégrés des non ruminants : équins, porcs et volailles puis les grandes cultures d’où cette nécessité « d’interopérabilité » entre les différents outils. Ceci est d’autant plus important qu’il se rajoute en 2023 une dimension européenne à ce projet. Cette coopération témoigne de l’urgence de travailler sur le climat en rappelant l’objectif européen fixé pour 2030 : diminuer d’au moins 55% l’émission nette des gaz à effet de serre par rapport à 1990 et atteindre la neutralité climatique en 2050.
Répondre aux enjeux écologiques
CAP’2ER permet donc de calculer des indicateurs environnementaux, sociaux et économiques pour piloter la transition écologique avec 2 niveaux d’intervention : l’atelier (30 données collectées) et l’exploitation (150 données collectées). Quelque 1 700 agents de Chambre d’Agriculture, Conseil Elevage lait et viande, Coopérative, laiterie... ont été formés pour diagnostiquer les marges de progrès environnementales dans les exploitations. À ce jour 30 000 diagnostics (moitié niveau 1, moitié niveau 2) ont été réalisés pour mener des plans d’actions concrets à mettre en œuvre.
Les principaux enjeux écologiques sont mesurés dans un bilan global qui met en lumière :
- les Contributions positives de l’exploitation (ou de l’atelier) sur le stockage de carbone, le maintien de la biodiversité et la performance nourricière,
- les impacts sur l’environnement : émission de GES, qualité de l’air (acidification), qualité de l’eau (eutrophisation), épuisement des ressources fossiles,
- les performances économiques et le travail (Coûts de production, Quantité et pénibilité du travail).
Soutiens financiers
Chaque critère du diagnostic est comparé à un groupe de références et des liens sont établis entre indicateurs environnementaux et pratiques d’élevage. Des leviers d’actions sont alors proposés avec un calcul économique de leur impact. L’effet levier le plus important se situe sur le troupeau puis la conduite du système fourrager (gestion des prairies) qui impacte l’autonomie alimentaire et protéique. À un certain stade, il faut passer à des investissements pour limiter par exemple les consommations d’électricité ou de carburants, planter des haies...
Côté financement, si le diagnostic est aidé par des fonds européens, régionaux, l’ADEME (Agence de la transition écologique) et d’entreprises aval des filières, l’objectif est de couvrir les investissements par la vente de crédits carbone générés par les améliorations apportées. Un constat issu des évaluations déjà réalisées : le bilan carbone est corrélé positivement avec le bilan économique. Ceci est encourageant pour entamer et poursuivre ce travail prioritaire qui bouscule quelque peu l’approche du conseil en agriculture.