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Pierre Chevalier : "Le Grand Massif-Central à l'avant-garde des propositions"

Le 15 février, les modalités d’application du bilan de santé de la PAC en France devraient être connues. Pour Pierre Chevalier : " Le livre blanc de l’agriculture du Massif central, qui a d'abord consisté à faire un état des lieux de l'économie rurale de ce territoire, a créé une dynamique et suscité le débat. Le monde professionnel à travers la Copamac-Sidam a élaboré un véritable plan stratégique pour faire valoir ses positions, et c'est la seule région qui a proposé un modèle aussi complet ".

Pierre Chevalier : « Le livre blanc de l’agriculture du Massif central a créé une dynamique et suscité le débat ».
Pierre Chevalier : « Le livre blanc de l’agriculture du Massif central a créé une dynamique et suscité le débat ».
© HLP

En 2007, à l’occasion du Sommet de l’élevage, les professionnels agricoles du grand Massif central, réunis autour de la Copamac-Sidam, dévoilaient pour la première fois, le livre blanc de l’agriculture du Massif central. Quel chemin a été parcouru depuis ?

Pierre Chevalier : Depuis, les lignes ont bougé, nos propositions ont trouvé de plus en plus d’écho. Il est essentiel de rappeler que le livre blanc est d’abord le fruit de la réflexion de plus d’une vingtaine de départements (FDSEA/UDSEA, JA, chambres d’agriculture), sur la politique agricole. La perspective du bilan de santé de la PAC, a amené les professionnels du Massif central à se pencher bien en amont sur l’avenir, y compris sur celui qui s’écrira après 2013.
Le livre blanc, a d’abord consisté à faire un état des lieux de l’économie rural du grand Massif central. Encore plus que dans d’autres régions, l’agriculture est le socle de cette économie, c’est la raison pour laquelle, il a été de notre responsabilité de faire des propositions concrètes capables de maintenir et de dynamiser ce secteur profondément structurant.

L’état des lieux vous a conduit a expertisé les soutiens…

P.C : Le Massif central c’est d’abord un territoire où l’élevage des ruminants domine. Nous avons effectivement expertisé l’ensemble des soutiens versés au secteur des ruminants, et les chiffres ont fait apparaître de forts déséquilibres avec d’autres secteurs agricoles. Iniquité entre les productions, entre les territoires, entre les actifs…Ce n’est pas avec ce type de déséquilibre que l’on pourra maintenir une agriculture diversifiée sur tout le territoire.

C’est la raison pour laquelle vous avez plaidé très tôt pour une nouvelle PAC ?

P.C : Il est évident, que depuis plus de deux ans, le Grand Massif central s’est positionné en faveur d’un rééquilibrage des aides, notamment pour les secteurs ovins, lait de montagne, viande bovine, et pour une politique économique de l’herbe. Mais pas seulement, le monde professionnel à travers la Copamac-Sidam a élaboré un véritable plan stratégique pour faire valoir ses positions. Aucune autre région, n’a proposé un modèle aussi complet. Porté par le monde professionnel, ce projet l’a été au fil des nombreuses rencontres, par le monde politique. Il était primordial, pour nous, que le livre blanc soit bien dans l’esprit des décideurs, des élus, à l’heure où la France prenait la tête de l’Union européenne.

En quoi la mobilisation des agriculteurs a-t-elle été déterminante ?

P.C : La crise énergétique, les problèmes sanitaires et l’envolée des cours des matières premières a évidemment exacerbé le ras le bol chez les agriculteurs. La crise conjoncturelle n’a fait qu’amplifier la crise structurelle de l’agriculture de notre grande région.
En février 2008, la FNB a tenu son congrès à Clermont-Ferrand, l’occasion pour nous de réaffirmer notre souhait d’obtenir un soutien économique à l’herbe.
En mai de la même année, nous avons mobilisé plus de 600 éleveurs à Lempdes. Le 16 septembre, plus de 20.000 éleveurs du grand Massif central ont manifesté dans les rues de Clermont-Ferrand, avec une grande dignité, mais aussi avec l’espoir que les choses changent. Le lobbying s’est donc construit selon une feuille de route précise.

Avec quels résultats, aujourd’hui ?

P.C : Le ministre de l’agriculture français, Michel Barnier, a obtenu, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, une boîte à outils comprenant différents articles, permettant d’aboutir à une PAC plus équitable. Dans la négociation, le ministre s’est donné les moyens techniques de procéder à un rééquilibrage des subventions, au profit des productions et des régions, qui ont les plus faibles revenus.
Au-delà des convergences et des divergences professionnelles, le ministre et le Président de la République doivent prendre leur responsabilité pour mettre en place, au niveau français, des soutiens différenciés, comme ils l’ont souhaité dans le cadre du bilan de santé. C’est aux politiques maintenant de décider, sachant qu’au plus tard, le 15 février, les outils mis en œuvre par la France, devraient être connus.

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