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Philippe Majeune, Trésorier adjoint de la FNCuma

Comment les Cuma peuvent accompagner l’agriculture de demain ?

© CR

La Fédération Nationale des Cuma (FNCuma) a lancé une consultation auprès des agriculteurs français pour connaître leurs attentes. Le point avec Philippe Majeune, éleveur à Tours-sur-Meymont (63), trésorier adjoint de la FNCuma.

Dans quel but la Fncuma a-t-elle organisé cette consultation ?
Philippe Majeune : L’opportunité des élections présidentielle et législative a été Le point de démarrage de cette grande consultation. Notre ambition était alors de solliciter le réseau par rapport à l’évolution de l’agriculture et du collectif, afin de faire ressortir des propositions et construire un livre blanc à présenter aux candidats. Derrière cette réflexion collective nous avions la volonté de bâtir un véritable plaidoyer en portant haut et fort les attentes et les propositions des agriculteurs. Ainsi, du 21 septembre au 21 novembre derniers, près 12 000 agriculteurs se sont prononcés et 75 000 votes ont été recensés pour faire entendre la voix du monde agricole ; des propositions ont été formulées.  

Justement, quelles sont les thématiques plébiscitées ?
P.M  : Plusieurs grands sujets ont été abordés et fait l’objet d’un vote. Parmi ceux-ci les agriculteurs revendiquent un vrai choc de coopération avec en point de mire, la nécessité de conserver des coopératives à taille humaine, indépendantes et ancrées à leur territoire. Un souhait qui fait écho à l’idée de voir évoluer le cadre juridique coopératif et d’ouvrir les Cuma à d’autres acteurs du territoire (collectivités, associations…) afin qu’elles soient en phase avec l’environnement territorial et les activités nouvelles. Une grande majorité des participants (81%) souhaite par ailleurs le soutien à un matériel plus responsable ainsi qu’une meilleure gestion des charges de mécanisation à travers des diagnostics et un conseil accru. Une revendication qui prend tout son sens alors que les charges de mécanisation représentent 30% des charges de l’exploitation avec des prix du matériel qui augmentent de 4 à 5% par an… il y a donc encore du travail à faire en la matière !

L’innovation a-t-elle été un sujet évoqué par les agriculteurs ?
P.M  : Oui c’est un thème qui est revenu largement dans la consultation. Majoritairement, les agriculteurs veulent que les Cuma soient un lieu de réflexion, de partage d’expériences et de laboratoire. Qu’elles deviennent un réel outil de développement pour porter des projets innovants, tester des nouvelles technologies et pratiques agricoles. Ils vont même plus loin en demandant que les Cuma accompagnent les agriculteurs sur la transition agroécologique et permettent une diffusion des bonnes pratiques environnementales.

Un volet de la consultation nationale est également consacré au renouvellement des générations.  Qu’en est-il ?
P.M  : En prenant l’exemple de la région Auvergne- Rhône-Alpes, avec 35 % d’agriculteurs de moins de 40 ans, 1 200 jeunes qui s’installent chaque année et près de 24 000 élèves agricoles et 3 960 apprentis, le potentiel en matière de renouvellement des générations est élevé. Les Cuma ont donc un vrai rôle à jouer dans l’installation et l’emploi en agriculture. Cela passe par un accompagnement plus soutenu des nouveaux arrivants dans leur parcours d’installation et la mise en place d’aides pour l’embauche de salariés au sein des Cuma. À ce titre il apparait essentiel de développer l’activité groupement d’employeurs au sein des Cuma. C’est un fait que des salariés compétents, associés à une Cuma et son territoire sont un gage d’efficacité - car ils ont une connaissance pointue des exploitations -, et de fidélisation.

Et les femmes dans les Cuma, où sont-elles ?
P.M  : Les Cuma sont malheureusement peu féminisées. La porte d’entrée aujourd’hui c’est encore « la machine », or le réseau ce n’est pas que ça ! ce sont d’abord des agriculteurs qui se mettent ensemble pour réfléchir, innover et partager. Les notions d’entraide et de solidarité sont aussi prépondérantes dans les Cuma. Ce sont des valeurs que nous devons faire connaître pour que les agriculteurs s’impliquent davantage dans la gestion de leur Cuma y compris les femmes, notamment dans les conseils d’administration où elles sont trop peu.

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