Pauvreté et isolement : le lourd tribut des retraités en zone rurale
Les personnes âgées vivant en zone rurale sont les plus fragiles : plus pauvres, plus isolées, elles méritent une attention particulière. Les premières assises de la gérontologie en zone rurale, organisées le 21 octobre, ont mis en lumière cette population « oubliée ».
Trente pourcents de la population rurale a plus de 60 ans, contre 24 % au niveau national. « Certaines zones rurales se transforment en "ghettos" de vieilles personnes », déplore Robert Moulias, président de l’association internationale de gérontologie. « Il y a d’énormes disparités entre les seniors » explique Serge Guérin, sociologue spécialisé dans les questions liées au vieillissement. Certains ont de gros revenus et un patrimoine conséquent, ceux-ci vivent souvent sur les côtes atlantique ou méditerranéenne ; d’autres ont des retraites faibles et des patrimoines de valeur modeste, ils sont les plus nombreux en zone rurale : « Soixtante-quinze pourcents % des retraités sont propriétaires de leur logement, cependant, chez les ruraux, poursuit-il, ce bien foncier, auquel ils sont souvent très attachés peut devenir lourd à gérer. » Réparations trop coûteuses, valeur décevante, bien invendable dans des zones désertées, la paupérisation tend à se renforcer.« En dix ans, les revenus des retraités ont baissé de 2 % chaque année et cette tendance va s’accélérer ».
Pour couronner le tout, ces retraités en zone rurale dépendent des collectivités territoriales les moins riches. Les services publics s’y font rares, les initiatives publiques pour aider au bien vieillir sont insuffisantes.
La suite dans le Réveil Lozère, page 10, édition du 12 novembre 2015, numéro 1333.