Partageons la terre : la Safer Occitanie se met en scène pour expliquer son travail
Le 15 octobre, près de 800 personnes se sont rendues au cinéma Toulouse-Labège (Toulouse), pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre lors de l’attribution de foncier par la Safer. Un événement organisé par la Safer Occitanie pour éclairer cet important travail de l’ombre.
Le 15 octobre, près de 800 personnes se sont rendues au cinéma Toulouse-Labège (Toulouse), pour mieux comprendre les mécanismes à l’œuvre lors de l’attribution de foncier par la Safer. Un événement organisé par la Safer Occitanie pour éclairer cet important travail de l’ombre.
Cet événement a notamment rassemblé près de 500 étudiants de l’enseignement agricole venus de toute l’Occitanie, d’entrepreneurs de l’agriculture, décideurs des territoires ruraux et élus du monde politique. « Je tiens tout particulièrement à remercier les lycées Terre-nouvelle et François Rabelais, à qui nous avions lancé l’invitation en mai, et qui ont répondu présents avec leurs classes, et ils sont venus ensemble », s’est réjoui Éric Chevalier, président du pôle lozérien de la Safer Occitanie.
Cette initiative avait pour but d’échanger avec le public sur les enjeux du foncier agricole, à travers la mise en scène d’un comité technique départemental, avec l’aide d’une troupe d’acteurs professionnels. Dominique Granier, président de la Safer Occitanie, a invité les spectateurs à « ouvrir le capot » pour découvrir la mécanique du « parlement du foncier ». Entre l’idée de faire tomber les préjugés et une mise en situation pratique, ce spectacle a été un bon exercice pour comprendre la conciliation de différents enjeux. Membres des comités techniques et candidats ont aussi pu participer à ce jeu grandeur nature pour mettre en lumière le processus décisionnel mis en œuvre dans le choix des attributions de terres, ce qui a permis de mettre en avant la complexité de l’arbitrage dans les projets. « Départager des dossiers, ce n’est jamais facile. Mais le public a voté avec du bon sens », a noté Éric Chevalier à la fin de l’exercice, et en majorité « en faveur des dossiers d’installation ».
Les nombreux étudiants présents, dont ceux des lycées agricoles Terre-nouvelle et François Rabelais, se sont passionnés pour l’exercice. Un jeu de rôle qui leur a aussi permis de mieux appréhender des structures auxquelles ils seront confrontés dans leurs vies professionnelles futures. Dominique Granier a rappelé l’importance des élèves d’aujourd’hui dans le renouvellement des générations et a réaffirmé avec force que « l’installation des agriculteurs est au cœur des missions de la Safer Occitanie » : en 2023, cette dernière « a traité près de 6 000 hectares en faveur de l’installation ».
À travers un questionnaire interactif, les organisateurs ont rappelé aux participants que la Safer Occitanie est une société privée à but non lucratif qui agit sous tutelle des ministères de l’Agriculture et des Finances. Elle a pour rôle d’intervenir sur l’ensemble du marché foncier rural, en toute transparence pour accompagner la vente et l’achat de terres, forêts, exploitations agricoles et biens ruraux. Elle a pour mission de dynamiser l’agriculture, d’accompagner le développement local, de protéger l’environnement et d’observer le foncier. Un rôle multiple expliqué notamment à travers des témoignages d’agriculteurs ou collectivités ayant utilisé ces différents outils et dispositifs.
Le rôle méconnu de la Safer
En 2023, la Safer a utilisé son droit de préemption dans moins de 1 % des projets sur 45 000 notifications en Occitanie, un chiffre bien moindre que ce que l’on pourrait croire et qui a surpris plus d’un spectateur lorsqu’il a été dévoilé.
Près de cent comités départementaux ont lieu en Occitanie, en moyenne, par an. Les débats y vont bon train entre les acteurs impliqués, et le spectacle du 15 octobre a aussi permis de faire toucher du doigt toute cette complexité des arbitrages rendus lors de ces réunions.
« Nous voulions démontrer, au travers de deux cas concrets, comment se déroule l’attribution de foncier », a détaillé Éric Chevalier. Les deux cas étaient l’un de Haute-Garonne et l’autre de Lozère. Éric Chevalier, accompagné de Sophie Barial, technicienne à la Safer Lozère, ont donc joué leurs propres rôles lors de cette journée. Les acteurs, eux, s’attribuant les profils des candidants. « Tout s’est passé comme dans un vrai comité technique : présentation par Sophie Barrial du bien, audition des candidats, puis vote ».
« En comité technique, il faut prendre du recul, et regarder les projets, seulement les projets, tout en mettant de côté les émotions », a détaillé Éric Chevalier, soulignant toute la finesse de jugement qu’il faut exercer pour attribuer du foncier au bon candidat. Ce dernier a par ailleurs rappelé que les comités techniques reposent sur trois piliers forts : « transparence, confidentialité des débats, et équité ».