Directive Emissions Industrielles
"Nos élevages bovins français ne sont pas des installations industrielles"
Dans un communiqué, publié ce jour, la Fédération nationale bovine exhorte la France à se battre contre l'intégration de l'élevage bovin dans la directive IED. Et vite !
Dans un communiqué, publié ce jour, la Fédération nationale bovine exhorte la France à se battre contre l'intégration de l'élevage bovin dans la directive IED. Et vite !
Alors que durant les dix jours du salon de l'agriculture, le ministre de l'Agriculture n'a cessé de rappeler son attachement au modèle d'élevage bovin familial à la française, s'interrogeant de fait et assez légitimement sur la pertinence de l'adosser à une pratique industrielle, voilà qu'à Bruxelles, le scénario n'est pas si simple.
Explications. Hier, jeudi 16 mars, le conseil européen de l'Environnement était réuni à Bruxelles. A l'ordre du jour, l'examen de la hautement sensible pour ne pas dire inflammable, directive IED (directive émissions industrielles), qui pourrait à terme contraindre les élevages de plus de 350 UGB. La France siège évidemment dans cette instance. Mais jeudi, silence radio, en dépit des positions fermes affichées à Paris. Pire, "en soutenant immédiatement la proposition formulée par la Présidence Suédoise du Conseil, ce sont plusieurs milliers d’élevages bovins français que la France a consenti à assimiler à des installations industrielles, à contraindre. Une aberration que le Parlement européen peut, heureusement, encore décider de refuser", explique la Fédération nationale bovine, dans un communiqué.
Accords UE-MERCOSUR : Mais que fait la France ?
Ce décalage manifeste entre les positions défendues à Paris, et celles portées à Bruxelles, agacent d'autant plus les éleveurs, qu'il y a d'autres sujets brûlants sur le feu, où la France tarde à se positionner dans le cadre européen. En tête, l'accord UE-Mercosur, sur lequel pourtant d'autres pays, comme l'Autriche ont eu le courage d'annoncer la couleur. En effet, en vue d'une réunion du Conseil Agricole européen du 20 mars portant sur cet accord, l’Autriche a publié une note dans laquelle elle exige des clauses miroirs (réciprocité des normes) et s’oppose au découpage de l’accord. D'une part, pour conserver son veto et d'autre part, pour pouvoir examiner le texte devant les parlements nationaux.
A ce stade, les éleveurs français attendent donc que la France stoppe cette attitude permanente de volte-face, car il en va de la pérennité de milliers de fermes.
Patrick Bénézit, Président de la Fédération Nationale Bovine : « C’est à Bruxelles que se joue l’avenir de l’accord UE – Mercosur et pas dans les travées du Salon de l’Agriculture : il semble donc urgent que la France s’exprime clairement et officiellement sur le sujet, dans les institutions pertinentes ! »