Nécrologie : Jacques Barrot, l’homme politique de la Haute-Loire est décédé
Homme politique sur les plans local, national et européen, Jacques Barrot est reconnu comme un grand humaniste et un homme de convictions.
Un «grand humaniste, européen convaincu, chrétien démocrate, un homme de dialogue et de convictions» c’est à travers ces quelques mots que nombre d’élus sur la scène départementale comme nationale qualifiait Jacques Barrot quelques heures après l’annonce de sa mort subite mercredi dernier 3 décembre. C’est dans le métro à Paris, que l’homme politique s’est éteint à l’âge de 77 ans.
Tout le monde connaît Jacques Barrot en Haute-Loire. C’est une figure, voire la figure, du monde politique de Haute-Loire. Actif sur le plan local en commençant par sa commune d’Yssingeaux qu’il mettra toujours en avant, puis par son département, il se retrouvera très vite à Paris puis à Bruxelles.
Mais il n’oubliera jamais son ancrage géographique. Conseiller municipal puis Maire d’Yssingeaux, Conseiller général, il aura à coeur le désenclavement de son département à travers notamment les aménagements de la Nationale 88 pour rapporcher le Puy de St Etienne et Lyon, la Haute-Loire de Rhône-Alpes. Pour ne citer que quelques exemples de ce que la Haute-Loire lui doit, on retiendra aussi sa détermination à rehabiliter l’ancien hôpital général qui est devenu le très bel Hôtel du Département au coeur de la vieille ville du Puy. Et sur le plan culturel, on soulignera son attachement au Festival de musique de La Chaise-Dieu dont il était Président depuis 2009.
Jacques Barrot restera dans les mémoires altiligériennes. Jean-Pierre Marcon, Président du Conseil Général souligne : «je peux dire, avec Gérard Roche qui lui a succédé en 2004 (NDLR : à la présidence du CG), mais aussi au nom des conseillers généraux, qu’il a durablement marqué de son empreinte cette collectivité qui, aujourd’hui, se sent un peu orpheline».
D’Yssingeaux à Bruxelles en passant par Paris
Engagé en politique très tôt, il fut le benjamin de l’assemblée nationale à son entrée en 1967 alors qu’il avait seulement 30 ans, et n’en sortira qu’en 2004. 37 années entrecoupées par des périodes où il sera appelé par 3 fois à des postes ministériels. Ainsi il sera Ministre du Commerce et de l’Artisannat puis de la Santé et de la Sécurité sociale d’avril 1978 à mai 1981 dans le gouvernement de Raymond Barre, puis à nouveau Ministre du Travail et des Affaires sociales de mai 1995 à juin 1997 sous Alain Juppé. Avant 1978, il avait également été Secrétaire d’État au Logement de 1974 à 1978.
En 2004, il est nommé vice-président de la Commission européenne, présidée par José Manuel Barroso. Chargé des transports à Bruxelles (DG TREN), il signe, notamment, avec les États-Unis un accord d'ouverture des relations aériennes transatlantiques, et doit trouver des financements pour le projet Galileo. En avril 2008, il prend le poste de commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité.
Le 23 février 2010, il est nommé, au Conseil constitutionnel par le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, succédant à Pierre Joxe, un poste qu’il occupait jusqu’à ce mercredi ; il s’y rendait quand la mort l’a frappé.
Suzanne Marion