Troupeau laitier
Ne pas hésiter à changer ses habitudes
Suite à la sécheresse de cet été, parfois sur des terres très impactées par les rats taupiers, nourrir les animaux va s’avérer compliqué pour beaucoup d’éleveurs durant l’hiver. Les situations restent hétérogènes et chaque exploitation est un cas unique.
Suite à la sécheresse de cet été, parfois sur des terres très impactées par les rats taupiers, nourrir les animaux va s’avérer compliqué pour beaucoup d’éleveurs durant l’hiver. Les situations restent hétérogènes et chaque exploitation est un cas unique.
Il convient tout d’abord de réaliser un bilan fourrager très précis. Dans un premier temps, il faut faire l’inventaire des stocks présents sur l’exploitation. Ensuite, il faut, pour chaque catégorie d’animaux, prévoir le nombre d’animaux présents jusqu’à la fin de l’hiver et leurs besoins (vaches laitières, vaches taries, génisses, vaches allaitantes, …). Cela permet de définir si les stocks couvrent les besoins du troupeau pour l’hiver.
Limiter les animaux improductifs
Si le bilan fourrager est négatif, il y a deux possibilités. La première, quand cela est possible, est d’acheter du fourrage. Il faut chercher les opportunités, et comparer des fourrages entre eux en tenant compte de la complémentation en concentré nécessaire pour équilibrer le fourrage. Par exemple, pour nourrir des génisses, on peut comparer le prix du foin et de la paille, en prenant en compte qu’il faudra plus de concentré (entre 1 et 2 kg) dans une ration à base de paille.
La deuxième possibilité peut être de limiter le nombre d’animaux improductifs ou d’anticiper des réformes (les vaches âgées avec peu de lait qui sont encore vides, les vaches avec un taux élevé en cellules depuis plusieurs lactations, …). Ce levier est à utiliser notamment dans les élevages ou des génisses doivent vêler au printemps.
Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à changer ses habitudes de rationnement. Par exemple, dans un élevage ou les génisses sont habituellement élevées au foin, si ce dernier est déficitaire, on peut faire une ration avec de la paille, de l’enrubanné ou de l’ensilage d’herbe si les stocks le permettent. Les fourrages fermentés sont cependant à éviter sur les animaux de moins d’un an. Les fourrages des taries et des vaches laitières peuvent également être changés selon les stocks, tant que la complémentation vient équilibrer la ration.
Concentrés : quel rendement marginal ?
Au manque de fourrage s’ajoute l’explosion du coût des concentrés. Ceux-ci doivent être économisés dans certains cas, comme pour les vaches en fin de lactation (si elles sont en état), ou supprimés comme pour des génisses de plus d’un an alimentées au foin et qui vêleront à 3 ans. Il faut également calculer le rendement marginal des concentrés, qui, pour les vaches en lactation, revient à évaluer principalement le gain de lait apporté par kilo de concentré. Celui-ci diminue avec l’augmentation de la quantité de concentré, c’est-à-dire que plus on met de concentré, moins ce dernier est efficace.
Lors de l’achat du concentré, le choix ne peut pas se faire uniquement en fonction d’une valeur, il faut regarder la composition. Un concentré d’équilibre à 20 de MAT peut être fait à partir d’un mélange mais/blé/soja/colza ou d’un mélange son/tournesol. Le premier sera à plus de 1 UFL quand le deuxième sera à 0,75 UFL.
Pour cet automne, avec peut-être un peu de pâturage, il faut préparer au mieux les vaches taries, et apporter une ration suffisamment riche aux vaches en début de lactations pour ne pas pénaliser la production de cet hiver.