Murs de briques et odeur café
Au xviie siècle, Madame de Sévigné écrivait « Racine passera comme le café », persuadée que l’écrivain comme la boisson n’étaient que des effets de mode. La marquise était loin de se douter que, trois siècles plus tard, l’initiative des 1 000 cafés verrait le jour avec pour idée de réhabiliter ces lieux parfois laissés à l’abandon tout en offrant culture et accessibilité professionnelle. Un projet qui a immédiatement séduit le maire creusois de Lavaveix-les-Mines.
Lorsqu’on s’égare un peu au travers des ruelles de la petite commune, on s’y croirait : « c’est le nord » comme disait Galabru. Ancienne cité minière, Lavaveix-les-Mines est pourtant une petite jeunette. « La commune existe seulement depuis 1868. Avant cela ce n’était qu’une simple ferme. Quelque part, sans l’existence des mines nous ne serions pas là », selon le maire, Jean-Louis Fauconnet . Un essor économique grâce au charbon et qui va rythmer toute la vie des 4 000 habitants durant des décennies. Cependant la période faste des mines ne dure pas et la commune voit déserter ses ouvriers. Que faire de ce patrimoine minier ? Comme pour rendre à César ce qui est à César, le projet de faire des ateliers de la mine un lieu « économique » trouve toute sa place. « Faire de ces ateliers un tiers-lieu c’était aussi un écho à son passé, une logique de continuité » explique Jean-Louis Fauconnet. Faire revivre ces bâtiments permet de ne pas oublier ce passé minier et d’ouvrir les portes d’un lieu permettant de lier rencontre et travail. Au-delà de ce « pacte du souvenir », la commune souhaite miser sur du sang neuf : « on s’est aperçu que la nouvelle génération veut associer du culturel au travail », note le maire. Amener de la culture sous diverses formes par le biais de concerts ou d’animations, c’est ce qui pousse les élus de Lavaveix.
Article à lire dans le Réveil Lozère n°1551, du 12 mars 2020, en page 16.