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Mieux se différencier pour continuer d’exister

Les éleveurs qui engraissent sont de moins en moins nombreux à choisir la certification.

L’association attend un engagement ferme de l’ensemble des acteurs de la filière sur une grille de prix et une visibilité à moyen terme.
L’association attend un engagement ferme de l’ensemble des acteurs de la filière sur une grille de prix et une visibilité à moyen terme.
© R. S.-A.

L’association Bœuf du Cantal a donné des idées. Notamment celle d’engraisser des génisses croisées. Mais si au début des années 2000 la production non-certifiée de génisses croisées salers x charolais était marginale, aujourd’hui c’est l’appellation Bœuf du Cantal qui est devenue minoritaire. C’est le constat amer qu’ont dressé les responsables de l’association, lors de l’assemblée générale du 9 mars. La baisse du nombre d’éleveurs engagés dans la démarche est alarmante : seulement 341 animaux certifiés en 2008. C’est à peine 40 % des abattages de génisses correspondants peu ou prou aux critères requis. Du coup, les distributeurs qui vendent cette viande, répondant à un cahier des charges, s’avèrent eux aussi de moins en moins nombreux. Le président de Bœuf du Cantal, Géraud Fruiquière, ne peut constater qu’une “spirale de baisse de production”.

Une grille de référence
Les questions qui ont alimenté le débat étaient donc les suivantes : pourquoi une telle désaffection et comment retrouver des parts de marché ? Rapidement, il a été question du prix. Bœuf du Cantal a ouvert la voie à une plus-value pour des animaux, nés et engraissés localement de l’ordre de 2F/kg. Aujourd’hui, ce prix fait référence, que ce soit avec ou sans l’appellation Bœuf du Cantal. Autant dire que, les charges de certification en moins, beaucoup se passent de leur adhésion à l’association. “D’où la nécessité de créer un différentiel”, soumet-on dans la salle. “On n’incite pas les éleveurs s’il n’y a pas la carotte au bout du bâton”, entend-on encore. Naturellement, l’idée d’une grille tarifaire de référence refait surface. Mais sa mise en place suppose que l’ensemble des acteurs de la filière jouent le jeu. Jean-Marie Fabre exige une lisibilité à trois ans. Et s’adressant aux quelques bouchers présents, l’éleveur de Saint-Chamant affirme que ce n’est pas prendre un risque, “puisque même lorsque les cours de la viande baissent, celui à l’étal ne baisse jamais”. Et d’ajouter que si l’association Bœuf du Cantal et ses partenaires ne sont pas capables d’y arriver, “il faut arrêter de suite”.

Des réunions locales
Géraud Fruiquière propose donc des réunions de concertation au plus près du terrain, ouverte à des agriculteurs non-adhérents et à des bouchers, animés par des éleveurs convaincus du bien-fondé de la démarche. Quatre seront rapidement programmées dans les secteurs de Riom/Murat, Saint-Cernin / Mauriac, Saint-Mamet / Le Rouget et Aurillac / Arpajon / Carladez. L’objectif étant bien d’identifier collectivement les grands enjeux pour l’avenir. À l’issue de cette réunion, qui s’est tenue à Saint-Mamet, un élevage de Pers a été visité, démontrant que des éleveurs se retrouvent bien dans cette démarche. Jérôme, Jean-Pierre et François Ters du Gaec de Carsac ont témoigné de leur attachement. Tous les ans, ils livrent une dizaine de génisses croisées, finies à 30 mois.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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