Mercosur : l’onde de choc d’un accord imminent
«Si nous savons nous organiser, l’ouverture au monde n’est pas un danger ». La formule aurait pu être séduisante si deux secondes plus tard, le Président n’avait pas habilement fait comprendre à son auditoire, que la signature d’un accord avec le Mercosur était imminente. Incompréhensible pour Bruno Dufayet, président de la FNB qui dénonce ni plus ni moins une trahison : « Je suis sorti de Rungis plein d’espoir, je repars de Saint-Genès-Champanelle abattu. Le chef de l’État nous disait à Rungis qu’il allait demander à Bruxelles de ne pas signer l’accord de libre-échange avec le Mercosur, et aujourd’hui, il vient expliquer aux éleveurs bovins viande qu’il est prêt à signer un accord à hauteur de la ligne rouge fixée par son équipe à 70 000 tonnes ». Sur ce sujet, c’est donc la douche froide. « Venir dire cela au cœur du Massif central, est une véritable provocation que les éleveurs ne laisseront pas passer. Nous exigeons que le gouvernement français se ressaisisse sur cette question. On ne peut pas nous demander de faire toujours mieux, tenir un discours où des prix à la production sont nécessaires, et nous inonder de dizaine de milliers de tonnes de viande produites avec toutes les molécules possibles et imaginables interdites depuis des lustres sur notre territoire », précise Patrick Bénézit, secrétaire général adjoint de la FNSEA. Comble de l’incohérence, selon Bruno Dufayet, le Président a conclu son discours sur l’enjeu climatique : «Alors que le monde de l’élevage bovin viande français a fait la preuve de sa capacité à répondre au défi climatique, Nicolas Hulot lui-même en est convaincu, le Président veut faire rentrer sur notre territoire de la viande produite à grands coups de déforestation de l’Amazonie. C’est n’importe quoi ! ».