Mémoire : les jeunes contre l’oubli
Les élèves de 3ème du Collège L. Eynac au Monastier/Gazeille ont participé à la commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, au Chambon/Lignon, lieu de refuge pour de nombreux juifs pendant la guerre.
![Émotion, dignité, respect… une cérémonie portée par des colégiens autour du devoir de mémoire.](https://medias.reussir.fr/pamac/styles/normal_size/azblob/2023-12/haute-loire-paysanne_51GFMAHL1_web.jpg.webp?itok=qqZ9Ktli)
L’émotion était palpable mardi 27 janvier dans le hall du Lieu de Mémoire du Chambon sur Lignon sur les hauts plateaux de Haute-Loire, en cette journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste, pour le 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz-Berkenau.Quelques anciens du Chambon témoins des événements de la dernière guerre, des jeunes du Collège Laurent Eynac du Monastier, Éliane Wauquiez-Motte maire du Chambon, Jean-William Semerat Inspecteur d’académie de Clermont-Ferrand et Bertrand Brandely principal du Collège, ainsi que des élus, des professeurs et des personnes oeuvrant autour de ce Lieu de Mémoire… ont d’abord écouté le message de Simone Veil encourageant la jeunesse de France à «faire vivre notre (les déportés) souvenir… Notre héritage est là entre vos mains, dans votre réflexion et dans votre coeur, dans votre intelligence et votre sensibilité». Et d’appeler à la vigilance rappelant que «si la Shoah constitue un phénomène unique dans l’histoire de l’humanité, le poison du racisme, de l’antisémitisme, du rejet de l’autre, de la haine, ne sont l’apanage d’aucune époque, d’aucune culture, ni d’aucun peuple. Ils menacent à des degrés divers et sous des formes variées, au quotidien, partout et toujours, dans le siècle passé comme dans celui qui s’ouvre. Ce monde-là est le vôtre. Les cendres d’Auschwitz lui servent de terreau».À cette lettre les jeunes de Laurent Eynac ont répondu par un travail personnel conduit dans le cadre de leur programme scolaire. Et c’est avec une véritable émotion et un très grand respect qu’ils ont lu des poèmes de leur composition tout en présentant les portraits de ceux qui ont écrit une partie de l’histoire du Chambon lors de la seconde guerre mondiale.Cette cérémonie au Chambon, village reconnu «Juste parmi les Justes», était conduite simultanément à la grande journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l’Holocauste marquée cette année par le 70ème anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz.Trois jeunes filles de ce même collège (voir ci-dessous) étaient à Paris pour le séminaire réunissant 70 jeunes de France (tous des lycéens hormis nos altiligériens). Elles étaient les ambassadrices de ce Lieu de Mémoire qu’elles ont présenté et autour duquel la classe a porté une réflexion.Mme le Maire est brièvement revenu sur l’histoire du Chambon, lieu de refuge de nombreux enfants juifs grâce à l’implication de la population autour de son Pasteur, «une histoire de sauvetage qui transcende l’horreur». Elle devait aussi délivrer un message de tolérance qui «devient à nouveau une vertu de combat». L’inspecteur d’Académie a lui aussi mis la «tolérance au centre des valeurs portées par l’école laïque». Citant Germaine Tillon résistante née en Haute-Loire, «On ne prépare l’avenir sans éclaircir le passé», Agnès Chavanon sous-préfète, a insisté sur ce devoir de mémoire que chacun doit transmettre.Quant au Principal, Bertrand Brandely, il a souligné l’implication des élèves - nés en 2000 - qui à travers ce travail ont pris conscience de cette histoire, sont devenus des «passeurs» d’un témoignage et sont «prêts à assurer un devoir de Mémoire».Justine, Jules, Mélanie, Léa, Sarah, Emile, Jimmy, Matéo… et leurs camarades, tous impliqués et profondément concernés, sont unanimes : «On ne doit pas oublier».
Suzanne Marion