Porcs
MC Porc se restructure
Depuis de longs mois, les éleveurs de porcs traversent une crise sans précédent. C’est aussi le cas de leurs coopératives, comme MC Porc, qui subissent elles aussi de plein fouet des cours à la traîne. Seule solution pour passer ce cap difficile : se restructurer.
Après les assemblées générales de Rhône Alpes et de l’Auvergne, MC Porc a fini sa tournée avec l’Assemblée Générale de la section territoriale « Limousin Centre » à Glénic le 20 mars dernier. Francis Lebas, Le Président du Conseil d’Administration et Gérard Dutois, Directeur de MC Porc on fait un point sur la situation difficile que traversent les producteurs de porcs et on évoquait le rapprochement entre leur structure et la coopérative Scapp afin de diminuer les coûts de production et d’être encore plus compétitif.
Sortir de la crise
« La filière porcine traverse une crise sans précédent due à la combinaison de trois principaux éléments. D’une part, une surproduction européenne, en cours de résorption actuellement, particulièrement dans les pays de l’est de l’Europe. D’autre part, une flambée du cours des matières premières (céréales, protéines), avec heureusement un fléchissement depuis quelques mois. Et enfin et de façon plus récente, l’effet dépressif de la crise économique mondiale qui agit négativement sur la consommation intérieure, mais surtout sur le commerce international, clé de la rentabilité des pays producteurs du nord de l’Europe, dont la France.» Comme l’a souligné Gérard Dutois, Directeur de MC Porc. Et d’ajouter que «l’issue de cette crise qui se fait attendre depuis plusieurs mois, passera à tous les niveaux de la filière par des restructurations importantes : des élevages aux industries de transformation. Mais elle passera également par une plus grande technicité des producteurs. La concentration qui correspond à une tendance forte de l’économie moderne, est considérée comme une des solutions d’avenir de la filière porcine (rapport Porry).
On peut considérer que des groupements de producteurs plus importants auront des avantages induits immédiats avec : des gains de productivité importants, des apports de services encore plus spécialisés aux éleveurs mais aussi une capacité de négociation renforcée auprès des fournisseurs pour nos adhérents. Sans oublier un poids commercial non négligeable et accru avec les abatteurs découpeurs pour tenter d’améliorer les rapports commerciaux avec les grands industriels de la salaison et les distributeurs. « Pour continuer a exister et pour se battre afin de passer ce cap difficile, il faut se restructurer, c’est une urgence! ». « Nous devons diminuer nos coûts de production », a martelé Gérard Dutois.
Naissance de la nouvelle coopérative : Cirhyo
C’est en ce sens que l’on constate de nombreux regroupements de coopératives porcines en France et que le rapprochement entre les coopératives Scapp et MC Porc devient une évidence. Cirhyo : Coopérative Inter-Régionale porcine, et Hyo signifie porc en grec ancien. Le groupement ainsi constitué regroupera près de 700 éleveurs. Le potentiel de production des 57 000 truies approchera le million de porcs produits par an. Cette fusion permet la valorisation de la production de nos zones à faible densité porcine mais aussi une mutualisation des savoir-faire. Avec une complémentarité géographique, les deux structures réunies agissent sur 2 zones distinctes mais contiguës. D’ores et déjà, on peut imaginer des gains en terme de logistique et de maillage territorial du suivi technique mais aussi, une complémentarité des hommes. Au fil des années, chaque structure a développé des compétences propres qui seront mises au service du nouveau groupe : service bâtiment, appro, alimentation, génétique, vétérinaire, échographie….
Cette fusion tendra aussi vers un meilleur service rendu aux éleveurs avec des techniciens plus spécialisés. Sans oublier une complémentarité commerciale articulée auprès de 2 principaux abattoirs partenaires : Forez Porc (570 000 porcs par an) et Orléans Viandes (420 000 porcs par an). Dans le même temps, ces deux outils fusionnent eux aussi pour constituer le groupe Tradival. Les filières qualité destinées aux abattoirs seront elles aussi harmonisées pour permettre, là encore, des économies d’échelle.
Pérenniser la filière dans nos zones
« Ce rapprochement ne résoudra pas la crise porcine dans sa globalité, mais il contribuera de façon évidente à apporter à ses adhérents une capacité de résistance accrue par des gains de productivité à tous les niveaux de l’amont » avertit Gérard Dutois. Ce projet permettra ainsi de pérenniser une filière « élevage-abattage-découpe » dans nos régions à faible densité. Gérard Dutois souligne que « la coopérative essaye, jour après jour, d’être au plus près des adhérents en les accompagnant techniquement mais qu’elle ne peut pas se substituer aux problèmes des cours !
L’avenir de nos élevages passera surtout par une bonne technicité des éleveurs » conclut-il.