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Marchés agricoles : “Il y aura un avant et un après 2007”

Malgré un climat morose pour les éleveurs et des marchés qu’on promet instables, les coopératives Centraliment, Volcalis et les Éleveurs du pays vert veulent rester confiantes.

Faut-il encore croire les experts et leurs projections ? C’est sans doute la question que se posent nombre d’agriculteurs après les retournements de conjoncture récents que bien peu de spécialistes des marchés agricoles avaient vu venir, dans l’euphorie des cours des matières premières qui aura marqué début 2008. Et de fait, le climat était tout autre un an après lors des assemblées générales conjointes des trois coopératives du groupe Altitude jeudi dernier : Centraliment, Volcalis et les Éleveurs du pays vert. “On vient de 15 ans d’une situation presque tranquille”, rappelait ainsi Jean-Luc Doneys, directeur du secteur agro-fourniture du groupe, secteur qui a été littéralement projeté, en l’espace de deux ans, sur les extrêmes de montagnes russes. Une volatilité des cours, des céréales notamment, qui pourrait bien devenir la règle dans nombre de productions, y compris animales, comme l’a relevé lui-aussi Jean-Luc Reuillon, ingénieur de l’Institut de l’élevage, convaincu qu’il faudra désormais parler d’un “avant” et d’un “après 2007”. Des effets yoyo, bien connus des producteurs de porcs, et particulièrement délicats à gérer à l’échelle des exploitations et des outils coopératifs : “Nous avons dû à la fois faire face à l’ampleur des retournements mais aussi au fait que ces phénomènes n’ont pas été concomitants dans les différentes productions de notre groupe”, a expliqué J-L. Doneys, évoquant une flambée des prix du pétrole, des engrais, des céréales et de l’acier à partir de l’été 2007, qui n’a été suivie d’une embellie sur le lait qu’à partir de l’automne 2007. Quant à l’élevage allaitant, il a lui dû encaisser augmentations de charges et effets des blocages commerciaux liés à la FCO (fièvre catarrhale). Se gardant bien de toutes prévisions pour l’avenir, le responsable de l’appro-commerce d’Altitude a listé les signes d’espoir visibles en ce début 2009 : atterrissage des coûts des intrants (gazoil, aliments composés, engrais, aliments minéraux, tubulaire) à l’exception des produits phytosanitaires - selon lui voués à des prix durablement hauts du fait d’éco-taxes - et des films et ficelles.

Le regard tourné vers le “cycle suivant”

Ce repli annoncé des coûts de production pourrait apporter un bol d’air tout relatif aux trésoreries des producteurs laitiers, appréhendant le spectre d’un prix du lait qui pourrait retomber au niveau de la campagne noire de 2007. Autre motif d’inquiétude relevé par Xavier Bel, secrétaire général en charge des productions animales du groupe coopératif : la fin annoncée sur la campagne 2009-2010 - ou leur maintien à un seuil très bas - des allocations provisoires. “Une mauvaise nouvelle pour notre bassin de production”, a réagi X. Bel relevant en outre l’aggravation de la sous-réalisation de la collecte 2008-2009 du groupe. Une situation liée selon lui à une productivité moindre pour cause de mauvaise qualité des fourrages et au temps de réactivité nécessaire aux producteurs ayant bénéficié d’importantes redistributions de références laitières ces trois dernières années. Pas question pour autant pour les responsables d’Altitude de rester sur ces constats incitant peu à l’optimisme : “Il faut se projeter sur le cycle suivant, a lancé X. Bel, celui qu’on nous promet pour 2010”. Un nouveau cycle qui verra la mise en place d’une aide à la production laitière à hauteur de 20 euros/ 1000 litres dans les secteurs de montagne et la poursuite  de la mise en œuvre des accords sur les AOC fromagères auvergnates. Des leviers sur lesquels le groupe compte bien accompagner ses adhérents en 2009, autour de chantiers tels l’adaptation des systèmes fourragers pour une meilleure valorisation de l’herbe, le renouvellement du troupeau (génisses) et le développement de la finition dans les élevages de bovins viande. Une finition des voies mâles et femelles et une planification des approvisionnements vus par les Éleveurs du pays vert, comme la meilleure parade à la turbulence sur la consommation et les coûts de production.
Plus d'infos à lire cette semaine dans L'Union du Cantal.
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