Aller au contenu principal

Manque d'effectifs chez les pompiers

Le CIS de La Chapelle-Laurent a besoin de volontaires de toute urgence. Les hommes du feu en appellent à la population de 17 à 55 ans, hommes et femmes.

Jeudi, la réunion publique aura peut-être permis de déclencher quelques vocations indispensable 
au maintien du CIS  de La Chapelle-Laurent.
Jeudi, la réunion publique aura peut-être permis de déclencher quelques vocations indispensable
au maintien du CIS de La Chapelle-Laurent.
© B. P.

L e centre d'incendie et de secours de La Chapelle-Laurent constitue un maillon essentiel dans le dispositif des sapeurs-pompiers du Cantal et... de la Haute-Loire voisine. Entre Massiac et Ruynes-en-Margeride, Brioude, La Voulte-Chilhac  et Saint-Flour, ses équipes interviennent en premier pour les secours à victimes et les incendies sur  une dizaine de communes du Nord-Margeride (sept dans le Cantal et trois en Haute-Loire). L'autoroute A 75 constitue un site d'intervention important avec la montée accidentogène de la Fageole. Aussi, l'activité du CIS reste soutenue avec 120 à 130 interventions par an, soit une sortie tous les trois jours.
Sous le commandement du lieutenant Jérôme Gardon et de son adjoint, Frédéric Ceytre, les volontaires de La Chapelle-Laurent font face malgré tout à un effectif qui ne permet plus d'assurer toutes  les missions. Chaque année, depuis quatre ans, une dizaine d'interventions n'est pas assurée faute de  personnel. "Nous engageons alors le centre le plus proche, indiquait le colonel Luc Skrzynski. Cette solution n'est pas satisfaisante car cela déséquilibre l'ensemble du dispositif avec, ailleurs aussi, des problèmes d'effectifs qui peuvent se faire jour."

Situation préoccupante
Jeudi 7 septembre, le patron du Service départemental d'incendie et de secours du Cantal (Sdis) était présent à La Chapelle-Laurent, aux côtés des volontaires, pour en  appeler à la population. Au cours d'une réunion publique qui a réuni une trentaine de personnes, il a été question de l'avenir du CIS. Car la situation est aujourd'hui préoccupante.
L'effectif n'est plus que de 13 personnes, 7 hommes et 5 femmes. "Avec les disponibilités  de chacun(1), nous arrivons à former les équipes, trois personnes pour un secours à victime, quatre pour un incendie, témoignait le  lieutenant Gardon, le chef de corps. Mais nos refus de départ augmentent. Nos portes ouvertes en 2020 nous ont permis de recruter trois jeunes. En revanche, depuis six mois et la perspective de départs pour limite d'âge, le problème des personnels devient inquiétant."
Devant l'assemblée, composée également de nombreux élus, lui et son équipe ont évoqué l'intérêt de leur engagement aux services de la population, l'atout des formations et la convivialité au sein de la grande famille des sapeurs-pompiers. "Il y a une formation initiale pour toute recrue, mais on peut se limiter à un certain type  d'interventions, si on a des appréhensions sur les risques, insistait le colonel Skrzynski. Chacun fait en fonction de ses disponibilités et les tableaux d'astreinte se construisent sur le temps que chacun peut libérer sur le travail ou sa vie de famille."
Et pour rassurer un peu plus encore les candidats potentiels présents dans la salle polyvalente,  le commandant Olivier Julhe, responsable de la "mission volontariat" au sein du Sdis 15, indiquait, chiffres à l'appui, les pics  d'intervention sur La Chapelle-Laurent, principalement en journée et les week-ends. "Même si vous êtes d'astreinte et donc joignable, les  interventions de nuit sont très réduites", soulignait-il.

Rester optimiste
"J'ai été pompier durant 35 ans, rappelait le maire, Georges Ceytre.  Je fais tout ce que je peux pour inviter les habitants à rejoindre le CIS." Constat aussi de son homologue de Celoux, Frédérique Buchon : "Nous sommes sur un territoire où la population diminue  fortement, ce qui est une difficulté supplémentaire pour trouver des bonnes volontés(2)." Pour autant, le colonel Skrzynski se veut optimiste pour l'avenir. "Nous ne retrouverons peut-être pas les effectifs du passé, mais trois ou quatre nouvelles personnes changeront la donne, car nous avons besoin du centre de La Chapelle-Laurent en première intervention compte tenu de la situation géographique. Il vaut mieux avoir une personne à 15 minutes du centre que de devoir déplacer une équipe située à une demi-heure."
"Tout se joue dans les premières minutes de l'intervention, d'où l'importance de maintenir des unités de proximité", complétait le lieutenant Gardon.
Alors, malgré la situation que tous espèrent voir se renverser rapidement, les investissements prévus pour la caserne débuteront comme prévu, dans quelques semaines, avec un soin apporté au confort des personnels. L'enveloppe financière est de 250 000 EUR. Les travaux porteront sur la rénovation des vestiaires, des bureaux, de la salle d'accueil, mais aussi sur la charpente et l'isolation dans le cadre  du plan de Relance de l'État qui intervient ainsi aux côtés du Sdis et de la commune.
"Avec le maintien du CIS, c'est la sécurité de tous qui se joue", concluait le colonel Skrzynski, soulagé, avec ses hommes, d'avoir suscité quelque attention à leur cause. Plusieurs personnes se sont ainsi  montrées intéressées. Il est toujours possible de prendre contact auprès du lieutenant Gardon (06 87 40 39 06 ) ou de la mission volontariat (04 71 60 57 22).

(1) Ils sont artisans, agriculteurs, étudiants, salariés...
(2) La population de La Chapelle-Laurent est passée de 420 habitants à 250 en quelques décennies et le bourg a perdu la quasi totalité de ses commerces.

Les plus lus

FCO : « Ça explose partout, il nous faut des vaccins et vite »

Qu’il s’agisse des sérotypes 8 ou 3 de la fièvre catarrhale ovine (FCO), les pouvoirs publics n’ont pas su anticiper la…

Plusieurs brebis parquées sur une montagne.
“Avec la FCO, on se sent plus démunis que face au loup”

Comme d’autres élevages ovins du Cantal, les Champaix ont perdu en quelques jours plusieurs bêtes sur le Cézallier. 

Territoire Viande : des pros de la cheville

Créée en 2013 par Simon Fric, l’entreprise naucelloise est un acteur reconnu du commerce de gros et demi-gros positionné sur…

En quelques jours, les brebis peuvent perdre 25 kg. (FCO-8)
FCO : une cellule de crise a été ouverte

Depuis début août, les élevages ovins et bovins de notre département sont sévèrement impactés par la Fièvre Catarrhale Ovine…

une brebis malade
La FCO-8 ravage les élevages ovins du Puy-de-Dôme

Samuel Sion, éleveur ovin dans le Puy-de-Dôme, a perdu 10 % de son cheptel en trois semaines, des suites de la FCO‑8…

FCO sur bovins : Tête enflée, muqueuses rouges, bave… des signes qui ne trompent pas.
"C'est une catastrophe…"

Pierre-Baptiste et Damien Ollier, éleveurs ovins à Chavaniac-Lafayette, voient leur troupeau de 1000 BMC décimé par une…

Publicité
Titre
Je m'abonne
Body
A partir de 100€/an
Liste à puce
Accédez à tous les articles du site Réussir lait
Profitez de l’ensemble des cotations de la filière Réussir lait
Consultez les revues Réussir lait au format numérique, sur tous les supports
Ne manquez aucune information grâce aux newsletters de la filière laitière