Manifestations : sous les feux de la colère
Les premiers rassemblements ont eu lieu ce lundi 18 novembre un peu partout en France. Dans l'Allier, 6 sites étaient concernés.
Les premiers rassemblements ont eu lieu ce lundi 18 novembre un peu partout en France. Dans l'Allier, 6 sites étaient concernés.
Après les manifestations du début d’année, revoilà le monde agricole dans la rue. Mais cette fois-ci, pas question de bloquer, tout du moins pour le moment, mais plutôt de sensibiliser le monde par rapport aux difficultés dont souffre le monde agricole.
Les feux de la colère pour alerter
Ils étaient donc plusieurs dizaines à s’être rassemblés, ce lundi soir, sur chacun des six points de ralliement du département (Moulins, Montluçon, Vichy, Lapalisse, Saint-Victor et Molinet) pour allumer « les feux de la colère », en signe de protestation, mais surtout de ras-le-bol et de mal-être général.
À Moulins, sur le rond-point du Pont Régemortes, une bonne cinquantaine d’agriculteurs avait répondu à l’appel de la FNSEA 03 et des Jeunes Agriculteurs de l’Allier, représentés par leurs présidents respectifs, Christophe Jardoux et Tomas Dufrègne. Mais le nerf de la guerre actuelle reste bel et bien le Mercosur, les syndicats dénonçant un accord anarchique et une incohérence totale d’importer des produits de l’autre bout du monde. Après avoir bâché de nombreux panneaux à l’entrée des communes, remplacés par des noms de villes d’Amérique du Sud, la mobilisation s’est intensifiée autour des « feux de la colère ».
Une mobilisation régionale
La goutte d'eau de trop : le Mercosur
« Le Mercosur est la goutte d’eau qui fait déborder le vase, il ne faut pas oublier tout le reste. On ne peut pas mettre en danger l’agriculture française en agissant de cette manière. Il faut respecter la souveraineté alimentaire et que nos politiques arrêtent de se comporter comme des poissons rouges », insistait Christophe Jardoux, qui dénonçait également une Europe « schizophrène et passoire ».
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Nous voulons du concret »
« Derrière la colère, il y a un message d’espoir. Il ne faut pas se tromper de combat car la mère des batailles, c’est avant tout la défense des revenus. Le message du gouvernement est totalement contradictoire, car d’un côté, on nous demande de faire de bons produits, et de l’autre il y a le Mercosur qui veut importer des produits agricoles avec d’autres standards que les nôtres » relatait Tomas Dufrègne.
Même son de cloche du côté de Sylvain Ray, président du SEMA (Syndicat des éleveurs de Moutons de l’Allier), qui insistait une nouvelle fois sur le fait qu’ils n’étaient pas là pour bloquer, ni embêter les gens, mais bien pour dire et montrer à la population que l’agriculture française est en danger.
En somme, cette première mobilisation sonne comme un avertissement. En attendant la suite des actions…
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